Semaine du 22 au 29 Mars 2006 – Demandez le programme ! Chez Nadine ont aime le cinéma : la preuve par blog !
mar 28
Pour la première semaine de ce blog dont le principe est de vous donner envie de fréquenter les cinémas indépendants de la capitale, l’Espace Saint Michel ne pouvait nous faire plus beau cadeau.

Barrage - Le filmDans cette salle à l’atmosphère d’un autre temps situé bien en dessous des pavés parisiens, on sent tout de suite que des générations de cinéphiles ont descendu ces marches jonchées d’affiches de films aussi mythiques les uns que les autres pour nous conduire dans cette endroit magique habillé de fauteuils rouge.

Pourtant ce n’est pas avec le passé et l’Histoire du cinéma que j’avais rendez-vous ce soir là mais avec son avenir.

Barrage - Le filmDécouvrir un premier film a toujours été pour moi une expérience enrichissante. Etre au rendez-vous d’une œuvre naissante c’est un peu comme ouvrir un livre à la première page. Et je dois dire que celle-ci fut une très agréable surprise.

Fraîchement sortit de la FEMIS, Raphaël Jacoulot nous livre avec « Barrage » une première œuvre remarquablement maîtrisée en tout point.

L’écriture très sèche et minimaliste de cette histoire d’amour à la fois surprenante et effrayante laisse toute la latitude nécessaire à l’équipe qui entoure Raphaël de soigner son travail avec précision.

La photographie superbement maîtrisée de Benoît Chamaillard nous plonge dans une atmosphère inquiétante face à des paysages où le soleil essaye en permanence de percer les brumes et les nuages de Franche-Comté. Ce qui donne une lumière très douce en contraste permanant avec la violence intérieure des personnages.

Cette atmosphère est par ailleurs appuyée par le montage très elliptique de Mirjam Strugalla qui distille avec pudeur et retenue les clés de cette histoire singulière donnant une force particulière au récit. Le tout ponctué par la discrète musique de Olivier Pianko.

Mais si ce travail d’écriture cinématographique est si réussi c’est surtout parce qu’il laisse toute la latitude nécessaire aux deux comédiens principaux pour exprimer leurs personnages avec une justesse bouleversante.

En effet, Nade Dieu, une jeune comédienne en plein devenir, est tout simplement époustouflante. Face à Hadrien Bouvier, tout aussi remarquable, elle porte impeccablement cette histoire sur ses épaules avec une violence psychologique inouïe et donne ainsi toute la force à son personnage.

Devant tant de qualités inattendues, ce cinéma d’auteur exemplaire laisse ainsi présager le meilleur pour l’avenir.
Projeté dans une seule salle parisienne, la deuxième semaine est certes déjà acquise. Mais n’attendez pas trop ! En effet, c’est au nombre d’entrées de la semaine qui vient que le destin de ce film dans les salles obscure risque de se jouer et il serait bien dommage de le découvrir sur votre écran de télévision… Mais il est de toutes les façons toujours dommage de découvrir un film de cinéma ailleurs que dans une salle obscure. Alors ne bouder pas votre plaisir, foncez !

Mr Vertigo



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