« A Bittersweet Life » vu au Montparnasse Bienvenue Un Certain regard au Reflet Médicis et la Quinzaine des Réalisateurs au Cinéma des Cinéastes : tout un programme parisien…
mai 26
Accompagné d’amis qui voulaient déguster ce bonbon acidulé « made in Hollywood » en version française, nous les avons suivi dans ce cinéma du groupe Rytmann en plein cœur du Montparnasse clignotant de tous ses feux entre enseignes lumineuses, phares de voitures et écran publicitaire géant façon « Time Square » ! Ne détestant pas de voir une intrigue se déroulant en grande partie à Paris avec des personnages pour la plus part français, j’ai suivi d’un pas léger. 

 Da Vinci CodeLe cinéma Hollywoodien sait, comme nul autre, nous faire briller les yeux et nous exciter avec des « film-produits » aux recettes savamment dosées.

Ainsi, avec le « Da Vinci Code », l’intention de départ était bonne : Offrir aux milliers de lecteurs de Dan Brown ainsi qu’aux autres un spectacle à la hauteur des ambitions d’un studio comme la Columbia.

Mais le pari était difficile face à un projet dont le roman était encore dans tous les esprits et par conséquent prenait le risque de faire de l’ombre à son petit frère « Le Film ».

Le pari fut ainsi confié à Ron Howard, un cinéaste certes auréolé de succès commerciaux mais qui a tendance à traiter ses films de façon un peu trop lisse à mon goût. Bref, un choix raisonnable sans prise de risque majeur sur la forme. Et Ron Howard, égal à lui-même, n’a pas fait de miracle !

Traité de façon très linéaire, ne prenant quasiment aucune liberté face au roman décidément trop imposant pour lui, ce film manque inévitablement de « chien » ! L’intensité dramatique ne vaut que par l’histoire racontée et la mise en scène très « léchée » n’apporte rien de neuf à l’œuvre de Dan Brown. Même les effets visuels numériques extrêmement bien maîtrisés ne suffisent pas à nous faire décoller du récit.

Ainsi pour les nombreux lecteurs du roman, seul la mise en image du bouquin permettant de comparer son propre imaginaire avec celui de Ron Howard trouve réellement son intérêt. Quand à ceux qui découvrent l’histoire pour la première fois, ils trouveront les rebondissements trop téléphonés dans leur traitement et l’histoire pas assez fouillée laissant le spectateur en surface. Résultat : Voilà la copie d’un bon élève qui rend son devoir de « mise en image » en ayant fait consciencieusement son travail mais pas plus.

Pourtant cette histoire avait tous les ressorts nécessaires d’un suspense hitchcockien permettant de scotcher un spectateur durant plus de deux heures sans le laisser respirer une seconde. Même l’argument qui consiste à dire « on connaissait déjà l’histoire et son issue » ne tient pas. En effet, avez-vous déjà essayé de revoir un film d’Hitchcock dont vous connaissez la trame par cœur ? Au bout de dix minutes vous ne pouvez plus lâcher le film que vous redécouvrez alors jusqu’à son terme en vous laissant surprendre par les mêmes effets de mise en scène.

Vous l’aurez compris, ce qui fonctionne dans un film d’Hitchcock et qui ne fonctionne pas dans le « Da Vinci Code » ce n’est pas l’histoire elle-même (accessoire finalement) mais son traitement, sa mise en scène souvent lié à l’univers personnel du réalisateur. Ainsi le film qui nous est donné à voir s’apparente plus à une simple mise en image aseptisée d’un roman à succès qu’a un film à part entière.

De ce fait, l’erreur de casting ne réside pas tant dans les choix de Tom Hanks, Audrey Tautou ou Jean Reno, tous impeccable dans leur rôle respectif, mais bien dans celui du réalisateur… Qu’aurait fait un cinéaste de la trempe d’Hitchcock ? Un film qui aurait certainement pu s’affranchir du roman pour nous entraîner là où on ne s’y attendait pas…

Ainsi malgré sa présentation au festival de Cannes, « Da Vinci Code – Le film » rate la marche donnant accès à l’Histoire du cinéma !

Mr Vertigo



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