Après avoir visionné « Volver », je ne saurais dire si c’est l’histoire incroyable qui vient servir le jeu des comédiennes ou si, au contraire, ce sont les protagonistes du film qui, par leur jeu si juste viennent servir cette histoire singulière. Le jury du Festival de Cannes n’a pas lui non plus, su trancher… Tant mieux !!!
Quatre femmes, trois générations pour un cinéaste qui ne cesse de sublimer la féminité dans sa grandeur et ses contradictions version ibérique. Ce qui surprend toujours dans le cinéma d’Almodovar c’est cette façon de mettre en image des histoires noires avec tant de couleurs et de contraste. Traitement de l’image si particulier qu’il est devenu sans conteste la signature qui fait qu’on peut reconnaître un film d’Almodovar au premier coup d’œil. Peu de cinéastes à mon sens ont, à ce jour, réussi ce tour de force identitaire.
Almodovar sait travailler en permanence des sujets graves, parfois terribles, avec suffisamment de tact et de finesse pour qu’on parvienne à rire de certaines situations, à s’attendrir sur les personnages et à prendre conscience que dans chaque drame de la vie il y a une part de légèreté qui rend l’existence plus supportable.
Ce traitement si particulier vous envahit alors d’un bien-être si profond que lorsque le dernier « fondu au noir » laisse place au magnifique générique de fin, un sentiment de légèreté vous prend pour vous ramener chez vous tout en douceur… On ne peut, à ce moment précis, que dire « Merci Pedro ! »
Sachez au passage qu’il est toujours agréable dans les cinémas d’« Art & Essai » de pouvoir apprécier le générique de fin, qui fait parfois partie intégrante de l’œuvre, salle éteinte.
Mr Vertigo