Festival du film de Cabourg 20ème édition, pourquoi s’en priver ! Une double actualité japonaise et quelques bons classiques
juin 13

 

La Rose pourpre du CaireCinq longs métrages et cinq courts métrages, en tout dix œuvres cinématographiques et un coup de coeur pour ce week-end très ensoleillé. Le Festival du Film de Cabourg, nous aura, une fois de plus, donné à voir une belle sélection de films tous très différents. 

Vendredi 18h00, on se lance avec « Dark Horse », un film Islandais tourné au Danemark par un cinéaste né en France. Il n’y a pas d’erreur, nous sommes au cœur d’un cinéma européen qui s’exprime dans sa plus belle forme. Judicieusement filmé en Noir & Blanc par Dagur Kari, nous sommes proche de l’esthétisme du cinéma muet des années 30 pour ce film moderne qui pose le problème de la marginalité dans une société nordique visiblement très « droite » et dans laquelle il est souvent difficile de faire preuve d’excentricité. Un très bel exercice de style qui donne à voir une autre Europe pas si loin de chez nous mais si différente.

Vendredi 22h30, c’est sur la plage que nous nous retrouvons. Confortablement installés dans des transats, alors que le soleil couchant donne ses dernières lueurs, le projecteur se met à ronronner pour nous proposer une comédie loufoque signée Pierre François Martin Laval dit « Pef ». Avec « Essaye moi » ce membre actif des Robins des Bois se lance ainsi dans la réalisation pour nous faire rire aux éclats pendant 1h30 avec la complicité d’une pléiade d’acteurs tous très attachants tel que Julie Depardieu, Isabelle Nanty, Pierre Richard ou encore Kad Merad et Marina Foïs. Un bon divertissement qui a le mérite de ne pas se « prendre la tête ».

Samedi 10h00, au saut du lit, on tente notre troisième film et c’est le coup de cœur. Du côté de Los Angeles, le cinéma américain sait aussi nous offrir des œuvres moins formatés que les produits de Studios. Ce petit bijou cinématographique qui répond au nom d’ « Echo Park L.A. » (Quinceañera pour le titre original) trouve tout de suite le ton juste face à des sujets complexes et difficiles à traiter. Echo Park, quartier Latino en plein cœur de la mégapole de la côte ouest. Dans ce décor émergeant tout droit du communautarisme à l’américaine, des drames éclatent liés à la sexualité, à la religion ou encore à des problèmes identitaires. Pour nous permettre de nous immerger dans ce tissu social souvent stigmatisé, Richard Glatzer, Wash Westmoreland pioche dans toute cette complexité pour nous proposer une histoire poignante articulé autour de deux jeunes faces à leur destin d’adulte avec en toile de fond la fête des quinze ans. Cousin cousine, Carlos et Magdalena se croisent dans ce récit qui nous démontre de façon très subtile comment les anciens, sous l’œil du patriarche, font face aux meurs des nouvelles générations. Dès le 5 juillet prochain, laissez-vous donc séduire par ce film primé à Cabourg qui n’hésite pas à gratter le vernis de la « Los Angeles » glamour.

Samedi 14h00, c’est cinq courts métrages qui nous sont données à voir. Cinq univers tous très différents parmis lesquels trois oeuvres s’en détachent : « Des putes dans les arbres » d’Emmanuelle Huchet, « Fais de beaux rêves » de Maryline Canto et « La petite flamme » de Elizabeth Marre et Olivier Pont. Tous trois récompensés par le jury, ils ont la grande vertue d’être à la fois des œuvres courtes mais abouties. Exercice difficile qui mérite d’être souligné. Notons la double carrière de Maryline Canto qui devant comme derrière la caméra, reste très prometteuse… à suivre !

Samedi 20h40, C’est le retour en force de la comédie à sketches version italienne que nous avons le plaisir de déguster. « Leçon d’amour à l’italienne » de Giovanni Veronesi reprend les veilles recettes qui avait fait le succès des comédies italiennes des années 70 mais avec les travers des années 2000. Ces travers qui ont, eux aussi, leurs propres ressorts appelant à une cascade de gags très rafraîchissante. Ceci dit, même si le fil conducteur nous tiens de bout en bout, notons un premier sketch très attachant de par ses personnages qu’on est un peu triste de quitter pour suivre les suivants. Une comédie taillée pour l’été 2006. Rendez-vous 5 juillet dans les salles.

Enfin, pour clore ce week-end décidément très cinéphile, restons en Italie avec une autre comédie elle aussi rafraîchissante et des personnages haut en couleurs. Issu de la sélection « Journées Européenne », « E se domani » de Giovanni La Parola nous offre un premier film prometteur pour ce jeune cinéaste avec un titre peut être prémonitoire : « Et si demain… » le cinéma italien redevenait très populaire en france.

Sur ce message d’espoir pour un cinéma en devenir, nous avons repris la route pour Paris, les yeux remplis d’émotions et de soleil !

Mr Vertigo



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