A Paris et ailleurs j’aime voyager en cinéphilie… Des univers dont vous soupçonnez à peine l’existence
oct 11
Comme cela fut déjà le cas dans les semaines précédentes, une sortie importante à mes yeux ne figure pas dans la programmation des cinémas indépendants acceptant la carte « Le Pass ». Il s’agit cette fois d’un film réalisé un auteur que j’affectionne tout particulièrement depuis que je suis sa double carrière au cinéma et au théâtre. Après avoir été récemment touché et époustouflé par sa mise en scène de la pièce d’Emmanuelle Marie, « Blanc » je ne peux qu’être impatient de la retrouver en tant qu’auteur pour son deuxième passage derrière la caméra après « Se souvenir des belles choses ». Vous l’aurais compris, il s’agit bien entendu de « L’homme de sa vie », le deuxième film de Zabou Breitman en tant que réalisatrice. Un film que je vous invite donc à découvrir avec la carte « Le Pass » dans les réseaux Gaumont, Pathé et MK2

Quant à la programmation des cinémas traités par ce blog, elle ne serait pas digne de ce nom sans une belle invitation au voyage loin de nos frontières. Alors je vous propose tout de suite de partir pour la Mongolie, puis de faire un petit crochet par les Etats-Unis d’Amérique avant de passer par Israël et Cuba.

« Mongolian ping pong » est le deuxième film du jeune réalisateur chinois Ning Hao. Présenté au Festival international du film de Berlin en 2005, il avait alors remporté le Prix du Public. Tourné en HDV puis gonflé en 35 mm, ce film explore un nouveau genre cinématographique à mis chemin entre le documentaire classique et un point de vue très personnel du réalisateur. Cette approche novatrice vous fera ainsi découvrir des pistes de ce que pourrait être le cinéma de demain avec l’abolition de certaines contraintes techniques liés au matériel de prise de vue sur pellicule. Ce qui aura pour effet certain de débrider une certaine syntaxe cinématographique. A noter que depuis ce deuxième opus, Ning Hao a réalisé un autre film répondant au nom de « Crazy Stone » mais non distribué en France pour le moment. Pour plonger dans cet univers inédit, rendez-vous au Bienvenue Montparnasse.

De l’inédit datant de quelques années, il en est également question cette semaine avec « Mala Noche » de Gus Van Sant tourné en 1985. Malgré le prix du meilleur film indépendant décerné par le « Los Angeles Film Critics » en 1987 laissant présager l’émergence de ce cinéaste toujours étonnant, ce film n’apparaît qu’aujourd’hui dans nos salles obscures. « Mala Noche » traite, il est vrai, de sujets relativement tabous à l’époque tel que l’homosexualité et explique peut-être le fait que ce film n’ai pas été exploité en salle à cette époque. Mais aujourd’hui, il parait évident qu’aux vus de films tel que « Last days », « Elephant », « Gerry » ou encore « Will Hunting », les distributeurs ne pouvait plus nous cacher ça ! Alors, histoire de rembobiner la filmographie de ce cinéaste devenu incontournable et en attendant l’adaptation du roman de Blake Nelson, « Paranoid Park », courrez voir ce chaînon manquant au Publicis Cinémas.

Depuis quelques années, le cinéma israélien passe régulièrement les frontières pour venir s’afficher dans nos salles parisiennes et nous laisser entrevoir ainsi toute la complexité d’un pays en perpétuel mouvement. Avec « Ushpizin » c’est à nouveau le cas sur le ton de la comédie cette fois. On garde encore en mémoire les très beaux films d’Eytan Fox, « Tu marcheras sur l’eau » et « Va, vis et deviens » de Radu Mihaileanu qui traitent chacun d’eux d’aspects différents de la société israélienne. Sans oublier, bien entendu, l’œuvre plus exigeante d’Amos Gitaï. C’est donc dans ce panorama très varié et qui ne cesse de s’enrichir que Gidi Dar nous propose son deuxième long métrage après s’être essayé au documentaire. Se déroulant à l’époque des fêtes de Souccot, l’histoire nous entraîne en plein cœur du monde juif ultra orthodoxe de Jérusalem sur le ton des films de Billy Wilder, cinéaste duquel il s’est inspiré pour réaliser ce film. Je ne peux ainsi que vous inciter à vous laissez-vous tenter par cette comédie venue d’ailleurs projetée au Bienvenue Montparnasse.

Changeons maintenant de continent pour célébrer « Viva Cuba » de Juan Carlos Cremata Malberti. Deux enfants issus de familles qui se détestent mutuellement vont prendre ensemble la fuite pour nous entraîner dans un Cuba à la fois rafraîchissant et plein d’espoirs. Cette comédie que l’on pourrait qualifier de familial fut, dès sa sortie un gros succès commercial sur l’île. De plus, il est devenu le premier film Cubain primé au Festival de Cannes. Ce qui fait de lui dès à présent un film référence pour ce pays toujours enlisé dans son Histoire. A découvrir donc sans plus attendre au Reflet Médicis.

De voyage, il en fut également question pour Manuel Pradal et Tonino Benacquista, respectivement réalisateur et scénariste du film « Un crime ». Ayant obtenu un permis de travail d’un an pour « Big Apple », nos deux « frenchy » ont pu s’en donner à cœur joie pour réaliser ce thriller qui réunit ni plus ni moins qu’Harvey Keitel et Emmanuelle Béart. Mais revenons un instant sur nos deux auteurs. Issus de la fameuse Fémis avec un film de fin d’étude tout en noir et blanc qui s’intitulait « Canti » et qui voyagea dans de nombreux festivals internationaux, Manuel Pradal est souvent qualifié de cinéaste doué. Il revient ici avec un thriller deuxième thriller après « Ginostra » que beaucoup considèrent comme inégal mais qui lui avait déjà permis de travailler avec Harvey Keitel et Andie MacDowell. Excusé du peu ! On s’attend ainsi, avec « Un crime », à le retrouver au meilleur de sa forme. Pour cela il a embarqué avec lui un auteur très attachant en la personne de Tonino Benacquista. A la fois scénariste et écrivain, il fut, ces dernières années, à l’affiche de nombreux film français parmi lesquels « De battre, mon coeur s’est arrêté » et « Sur mes lèvres » en tant que scénariste auprès de Jacques Audiard mais aussi des « Morsures de l’aube » et « La boîte noire », adaptations de ses romans. Donc face à cette affiche riche, la tentation de découvrir ce film ne peut qu’être grande. Seul regret, le film n’est projeté qu’aux Cinq Caumartin. Mais, comme vous le savez, votre carte « Le Pass » vous ouvre les portes de bien d’autres salles.

Pour finir cet édito à l’image d’une semaine une fois de plus riche en actualité, je vous invite à découvrir l’univers issus de la collaboration entre le réalisateur Serge Elissalde et l’auteur de livre pour enfants, Grégoire Solotareff qui se résume par une lettre : « U ». En ce qui les concerne, ils n’auront pas eu besoin de traverser l’océan Atlantique. Et pour cause ! Leur univers s’exprime dans un imaginaire ou seul les crayons et les pinceaux peuvent nous offrir une œuvre inimitable qui pourrait bien réitéré le succès de Sylvain Chomet avec ses « Triplettes de Belleville ». Vous l’avez compris, il s’agit d’un film d’animation qui ravira aussi bien les tout petits comme les plus grands. L’occasion de s’offrir une toile en famille ! Pour cela, rendez-vous au Cinéma des Cinéastes.

A noter également les sorties du très médiatisée « Une Vérité qui dérange » que vous pourrez découvrir au Racine Odéon, au Balzac et à l’Escurial ou encore de « Bye bye blackbird », le premier film de Robinson Savary, le fils de Jérôme.

Quant au reste de la programmation, je vous laisse consulter la programmation complète des cinémas indépendants acceptant la carte « Le Pass ».

Bonne semaine dans les salles obscures… Et n’hésitez pas à me laisser vos commentaires !

Mr Vertigo



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