Toiles de janvier D’un « frère Coen » à l’autre
fév 27

la-salle-500-forum-des-images-halles-parisMercredi soir, Allociné invitait son « club des 300 » pour l’avant première du nouveau film de Zack Snyder. Ainsi, de nombreux ciné-bloggeurs étaient conviés à découvrir « Watchmen – Les Gardiens » dans la superbe « Salle 500 » du Forum des images à Paris. Je remercie au passage Alain Robert du blog « Les CinéTribulations » pour m’avoir permis d’intégrer ce « Club » Allociné qui, depuis presque un an, organise régulièrement ce type de soirées.  Mais venons-en au film et à l’œuvre littéraire dont il est inspiré.

watchmencharacters« Watchmen » est à l’origine ce que l’on a coutume d’appeler un roman graphique.  Plus qu’une simple bande dessinée de super-héros, l’œuvre d’Alan Moore (Scénario), Dave Gibbons (Dessins) et John Higgins (Couleurs) est en effet une véritable œuvre littéraire édité par DC Comics en 12 épisodes entre 1986 et 1987. A ce titre, Time magazine le classa parmi les 100 meilleurs romans publiés en langue anglaise depuis  1923. Pour ma part, moi qui n’ai pas une grande culture BD, je n’avais pas encore eu l’occasion de lire cette œuvre avant de voir le film. C’est donc en terrain vierge que j’ai appréhendé cette projection. Ainsi, si le film ne devait avoir qu’une seule vertu, c’est bien celle de m’avoir donné envie de lire les douze volumes liés dans le temps comme les douze chiffres d’une montre (Watch).

L’adaptation cinématographique de cette œuvre, à la structure complexe, fut déjà envisagée par quelques cinéastes de renom parmi lesquels, Terry Gilliam, auteur d’un culot remarquable. (On se souvient de son film avorté, « L’Homme qui tua Don Quichotte »). Du coup,  même si un cinéaste de cette trempe, à qui rien ne fait peur, n’a pu monter ce film, c’est qu’il y avait peut-être une raison !

Quoi qu’il en soit, Zack Snyder, fort de son succès avec « 300 » et fan inconditionnel des « Watchmen », n’a rien voulu entendre en plongeant tête baissée dans ce projet avec la bénédiction de ses producteurs.

malin-akerman-watchmenLe résultat, vous vous en doutez peut-être, n’est pas à la hauteur d’un grand film qui prétendrait frapper à la porte du Panthéon des films cultes. Première « fausse bonne » idée : avoir voulu concentrer tout le roman en un seul film pour éviter le dytique ou la trilogie et éviter ainsi de faire patienter le spectateur sur plusieurs sorties en salle. De ce fait, le réalisateur c’est octroyé 2h43 pour tout faire rentrer, quitte à jouer des coudes et à faire l’impasse sur des éléments qui aurait pu rendre le film plus compréhensible pour les néophytes comme moi. Deuxième « fausse bonne » idée : avoir voulu faire découvrir la genèse de chaque super-héros au cours du récit n’hésitant pas à jouer sur des flash-back parfois très maladroits. Sur la forme, la mise en scène de Zack Snyder n’a rien à proposer de neuf et en fait un film quelconque dans son traitement. Certes, le film est techniquement maitrisé mais les scènes s’enchainent comme une suite de vidéo clips intégrant une cascade d’effets spéciaux tous plus convenu les uns que les autres. Sur le moment, on a presque envie de revoir l’excellent premier opus de Matrix. De plus, ce sentiment de voir une suite de vidéo clips enchainés est accentué par une bande son qui propose trop souvent des chansons digne du Top 50.

doctor_manahattanCe manque d’originalité sur la forme et d’unité flagrant sur le fond agace au fur et à mesure que le film défile et empêche ainsi le spectateur de s’immerger dans cet univers complètement décalé de super-héros. Un univers parallèle à notre Histoire contemporaine dans lequel Richard Nixon est toujours président des États-Unis en 1986 et où un géant bleu se balade entre la Terre et Mars pour éteindre les conflits. Une mise en scène plus fine nous aurait sans doute permis de mieux adhérer à l’irréel du contexte. Pour l’anecdote, une réplique prononcée par Rorschach et censée être terrifiante (« Ce n’est pas moi qui suis enfermé avec vous mais vous qui êtes enfermé avec moi ») a fait rire toute la salle. Preuve que l’on pas su nous immerger dans cette perception parallèle de notre monde à l’image de la série culte « La Quatrième dimension ».

Peut-être que les inconditionnels de l’œuvre trouverons leur compte dans cette adaptation cinématographique. Permettez-moi d’en douter.
Quand à vous, les néophyte, à choisir entre payer une place de cinéma pour voir ce film (trop) long et s’offrir le roman graphique pour bouquiner bien au chaud chez vous, n’hésitez pas une seconde !

Quand à moi, vous savez peut-être déjà quelle va être ma lecture du week-end.

Mr Vertigo



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