mar 06

Le Dahila NoirQue diriez-vous de (re)découvrir le dernier opus en date de l’œuvre de Brian de Palma avec votre carte « Le Pass » ?

Tout juste cinq mois après sa sortie en salle, c’est le Cinéma du Panthéon qui vous offre cette opportunité avec une séance unique demain mardi 6 mars à 20h30 dans le cadre d’une soirée « Ciné-club ».

Le film est projeté dans le cadre du cycle « Parcours secret de l’homosexualité au cinéma » et sera suivi d’une discussion animée par Jean Douchet, le célèbre critique des Cahiers du Cinéma. De quoi régaler les plus cinéphiles d’entre vous !

Ce sera également l’occasion pour certains d’entre vous de (re)découvrir cette salle mythique qui fut ouverte en février 1907 et qui, pour ses 100 ans, vient de se refaire une beauté !

Je ne sais pas vous, mais en tous cas, moi j’y serai.

Mr Vertigo

mar 03

Avec votre carte « Le Pass », offrez-vous cette semaine l’un des classiques du cinéma français les plus controversés.

Dans les années 60, Alain Resnais est au cinéma ce que Marguerite Duras, Alain Robbe-Grillet ou encore Michel Butor sont au « Nouveau Roman ». En marge de la « Nouvelle Vague » incarnée par Truffaut ou Godard, cet auteur de génie à su déstructurer l’écriture cinématographique pour se l’approprier et exprimer, à travers des films parfois « exigeants », sa propre vision du monde.

L\'Année dernière à MarienbadMalgré le Lion d’Or obtenu en 1961 à la Mostra de Venise, « L’Année dernière à Marienbad » est loin de faire l’unanimité. Face aux sifflets qui suivirent spontanément les premières projections, les éloges auront parfois du mal à se faire entendre. Il faudra la distance de l’Histoire du cinéma pour reconnaître ce film comme une œuvre essentielle. Parmi les personnes qui comprirent très vite la portée de ce film, le critique Ado Kyrou déclara à la revue Positif :

Tout homme vivant sur terre doit voir ce film. Après, peut-être, tout ira mieux.

Ainsi, suivant la sensibilité de chacun, « L’Année dernière à Marienbad » vous transportera ou pas. Il n’en reste pas moins qu’il s’agit là de l’une des plus belles illustrations du cinéma d’Alain Resnais. Quelques mois après la sortie de « Cœurs », cette reprise est donc l’occasion idéale de revenir aux sources d’une oeuvre qui s’écrit encore au présent.

Pour ne rien gâcher, notez que le film est projeté en copie neuve dans la salle « Louis Jouvet » du mythique Reflet Médicis. Les conditions optimum sont donc réunis pour (re)découvrir l’une des clés de voûte du cinéma d’auteur français.

Il serait bien dommage de vous en priver…

Mr Vertigo

mar 01

Pour ceux qui ont raté « Mémoires de nos pères » lors de sa sortie nationale ou qui ont envi de le redécouvrir avant de déguster « Lettres d’Iwo Jima », sachez que la Filmothèque du quartier latin vous propose ce diptyque de Clint Eastwood actuellement dans ses deux salles.

Le dypltique de Clint Eastwood

  • Le premier volet vous est proposé dans la « salle bleue » :
    tous les jours à 16h30 et 21h15.
  • Le deuxième volet, quant à lui, est à découvrir dans la « salle rouge » :
    tous les jours à 13:40, 16:15, 18:50 et 21:30.

Profitez-en !

Mr Vertigo

P.S. : Si vous avez vu ces deux films, n’hésitez pas à donner votre avis dans les commentaires…

juin 06
Il est bon de pouvoir apprécier un film avec un minimum de recul face à une couverture médiatique outrancière qui peut parfois gâcher le plaisir de la découverte. C’est donc en essayant d’oublier l’accueil qui lui avait été réservé au festival de Cannes que nous sommes allés « déguster » le petit dernier de Pedro. Parfaitement calés dans notre fauteuil, nous nous sommes une fois de plus laissés porter par cet auteur qui, de film en film, construit une œuvre qui marquera de façon indélébile l’Histoire du cinéma.

VolverAprès avoir visionné « Volver », je ne saurais dire si c’est l’histoire incroyable qui vient servir le jeu des comédiennes ou si, au contraire, ce sont les protagonistes du film qui, par leur jeu si juste viennent servir cette histoire singulière. Le jury du Festival de Cannes n’a pas lui non plus, su trancher… Tant mieux !!!

Quatre femmes, trois générations pour un cinéaste qui ne cesse de sublimer la féminité dans sa grandeur et ses contradictions version ibérique. Ce qui surprend toujours dans le cinéma d’Almodovar c’est cette façon de mettre en image des histoires noires avec tant de couleurs et de contraste. Traitement de l’image si particulier qu’il est devenu sans conteste la signature qui fait qu’on peut reconnaître un film d’Almodovar au premier coup d’œil. Peu de cinéastes à mon sens ont, à ce jour, réussi ce tour de force identitaire.

Almodovar sait travailler en permanence des sujets graves, parfois terribles, avec suffisamment de tact et de finesse pour qu’on parvienne à rire de certaines situations, à s’attendrir sur les personnages et à prendre conscience que dans chaque drame de la vie il y a une part de légèreté qui rend l’existence plus supportable.

Ce traitement si particulier vous envahit alors d’un bien-être si profond que lorsque le dernier « fondu au noir » laisse place au magnifique générique de fin, un sentiment de légèreté vous prend pour vous ramener chez vous tout en douceur… On ne peut, à ce moment précis, que dire « Merci Pedro ! »

Sachez au passage qu’il est toujours agréable dans les cinémas d’« Art & Essai » de pouvoir apprécier le générique de fin, qui fait parfois partie intégrante de l’œuvre, salle éteinte.

Mr Vertigo

mai 26
Accompagné d’amis qui voulaient déguster ce bonbon acidulé « made in Hollywood » en version française, nous les avons suivi dans ce cinéma du groupe Rytmann en plein cœur du Montparnasse clignotant de tous ses feux entre enseignes lumineuses, phares de voitures et écran publicitaire géant façon « Time Square » ! Ne détestant pas de voir une intrigue se déroulant en grande partie à Paris avec des personnages pour la plus part français, j’ai suivi d’un pas léger. 

 Da Vinci CodeLe cinéma Hollywoodien sait, comme nul autre, nous faire briller les yeux et nous exciter avec des « film-produits » aux recettes savamment dosées.

Ainsi, avec le « Da Vinci Code », l’intention de départ était bonne : Offrir aux milliers de lecteurs de Dan Brown ainsi qu’aux autres un spectacle à la hauteur des ambitions d’un studio comme la Columbia.

Mais le pari était difficile face à un projet dont le roman était encore dans tous les esprits et par conséquent prenait le risque de faire de l’ombre à son petit frère « Le Film ».

Le pari fut ainsi confié à Ron Howard, un cinéaste certes auréolé de succès commerciaux mais qui a tendance à traiter ses films de façon un peu trop lisse à mon goût. Bref, un choix raisonnable sans prise de risque majeur sur la forme. Et Ron Howard, égal à lui-même, n’a pas fait de miracle !

Traité de façon très linéaire, ne prenant quasiment aucune liberté face au roman décidément trop imposant pour lui, ce film manque inévitablement de « chien » ! L’intensité dramatique ne vaut que par l’histoire racontée et la mise en scène très « léchée » n’apporte rien de neuf à l’œuvre de Dan Brown. Même les effets visuels numériques extrêmement bien maîtrisés ne suffisent pas à nous faire décoller du récit.

Ainsi pour les nombreux lecteurs du roman, seul la mise en image du bouquin permettant de comparer son propre imaginaire avec celui de Ron Howard trouve réellement son intérêt. Quand à ceux qui découvrent l’histoire pour la première fois, ils trouveront les rebondissements trop téléphonés dans leur traitement et l’histoire pas assez fouillée laissant le spectateur en surface. Résultat : Voilà la copie d’un bon élève qui rend son devoir de « mise en image » en ayant fait consciencieusement son travail mais pas plus.

Pourtant cette histoire avait tous les ressorts nécessaires d’un suspense hitchcockien permettant de scotcher un spectateur durant plus de deux heures sans le laisser respirer une seconde. Même l’argument qui consiste à dire « on connaissait déjà l’histoire et son issue » ne tient pas. En effet, avez-vous déjà essayé de revoir un film d’Hitchcock dont vous connaissez la trame par cœur ? Au bout de dix minutes vous ne pouvez plus lâcher le film que vous redécouvrez alors jusqu’à son terme en vous laissant surprendre par les mêmes effets de mise en scène.

Vous l’aurez compris, ce qui fonctionne dans un film d’Hitchcock et qui ne fonctionne pas dans le « Da Vinci Code » ce n’est pas l’histoire elle-même (accessoire finalement) mais son traitement, sa mise en scène souvent lié à l’univers personnel du réalisateur. Ainsi le film qui nous est donné à voir s’apparente plus à une simple mise en image aseptisée d’un roman à succès qu’a un film à part entière.

De ce fait, l’erreur de casting ne réside pas tant dans les choix de Tom Hanks, Audrey Tautou ou Jean Reno, tous impeccable dans leur rôle respectif, mais bien dans celui du réalisateur… Qu’aurait fait un cinéaste de la trempe d’Hitchcock ? Un film qui aurait certainement pu s’affranchir du roman pour nous entraîner là où on ne s’y attendait pas…

Ainsi malgré sa présentation au festival de Cannes, « Da Vinci Code – Le film » rate la marche donnant accès à l’Histoire du cinéma !

Mr Vertigo

mai 15
A quelques jours du Festival de Cannes édition 2006, c’est une œuvre issue du cru 2005 qui nous est donnée à voir en ce moment dans les salles obscures. Dans ce cinéma vieillissant du groupe Rytmann à la salle trapézoïdale, le Bienvenue Montparnasse nous offre donc un billet pour la Corée du Sud avec à la clé de très belles sensations.

Sur la base d’un scénario solide, d’une mise en scène efficace et d’un jeu d’acteur étonnant, « A Bittersweet Life » sait, tout au long de son développement, rester subtile grâce à un esthétisme des gestes et mouvements propres au cinéma asiatique. Subtilités qui amèneront ce polar vers une accélération étonnante du rythme et de la violence sans qu’il y ai pour autant une véritable cassure.

La mise en place des personnages réglée par Kim Jee-Woon, réalisateur et scénariste du film, est également très réussie et donne au personnage central interprété par Byung-hun Lee, une dimension rarement atteinte dans ce type de thriller sanglant.

La lente montée en puissance de cette histoire très sombre dans laquelle la stupidité des hommes répond en écho à ce besoin d’exister à tout prix dans une hiérarchie mafieuse en permanence corrompue donne au film une force que l’on ne soupçonne pas lorsqu’on visionne la bande annonce. Ce qui crée enfin de bonnes surprises face à des films pour lesquels la bande annonce en dit souvent trop.

Voyage à la fois lointain par la distance mais si proche de nos référents par le biais de cette mondialisation qui conduit vers une ressemblance de toutes les villes du monde. Je ne peux alors chasser de mon esprit que l’année du dragon n’est pas si loin…

Mr Vertigo

mai 12

Il est 18h15 lorsque je quitte le bureau. Exactement une demi heure plus tard, me voilà installé confortablement dans une salle flanquée de 500 fauteuils de cuir noir. Je suis dans la salle 1 du « Publicis Cinémas », partie indissociable du légendaire drugstore des Champs Elysées.

De légende, il en est également question dans le film que je m’apprête à visionner en projection quasi-privée (nous sommes quatre dans cette salle immense) et diffusé en image et son numérique selon le procédé DLP. Résultat : des conditions optimum pour apprécier ces images tournées voilà près de quarante ans.

Déroutant, déconcertant, hermétique mais esthétique, voilà quatre mots qui, à mon sens définissent assez bien le cinéma de Jean-Luc Godard. Cinéaste qui de films en films, passe son temps à essayer de réinventer le cinéma en tant que langage. Et « One plus one / Sympathy for the devil », le film que je m’apprête à découvrir, n’échappera pas à la règle.

Elevé au rang de protagonistes dans cette œuvre engagée daté de 1968, les noms de Mick Jagger, Keith Richards, Brian Jones, Bill Wyman et Charlie Watts défilent un par un au générique de ce « document – O.V.N.I. » qui malgré son empreinte historique semble souvent déconnecté de toute réalité temporelle.

Pourtant, de réalité, il en est question pendant l’heure et demi que dure le film. Réalité d’un Mick Jagger qui vient poser sa voix avec émotion sur la mélodie devenu depuis le classique « Sympathy for the devil ». Réalité du discours des « Black Panthers » pour qui le démon se résume en trois lettre : U.S.A !

Pour ceux qui viennent rendre visite aux jeunes « Rolling Stones » de l’époque, ce sont de superbes séquences filmées lors de l’enregistrement de l’album « Beggars Banquet » qui leur sont données à voir. L’occasion de retrouver le groupe de Rock au complet avec un Brian Jones qui semble déjà loin quelques mois avant sa disparition. Ces séquences d’une sincérité déconcertante viennent alors s’emboîter dans un discours militant qui marquera à jamais le film au fer rouge par le biais d’images et de textes plus provocateurs les uns que les autres.

Trop déroutant dirons certains face à ce document qui intellectualise le travail de ces cinq rockeurs qui paraissent à la fois si loin et si proche de nous. Godard oblige ! Avec un sujet simple l’incorrigible Jean-Luc nous livre une fois de plus sa vision tortueuse du monde.

Face à une double actualité : une ultime tournée des Rolling Stones qui passera par la France cette été et une exposition au centre Georges Pompidou consacrée à Jean-Luc Godard, ce film aurait mérité une meilleure exploitation en salle même si une édition DVD sort en parallèle !

Mr Vertigo

mai 05
Passer les caisses du cinéma « Les Montparnos », c’est un peu comme remonter le temps pour se retrouver à l’époque du « cinéma de papa ». Décalé par des affiches qui annoncent des films appartenant au futur, l’escalier vous mène vers une atmosphère désuète : Moquette à fleurs, écran bordé de noir, rideau coulissant suivant le format du film et fauteuils rouges suffisamment inconfortables pour ne pas s’endormir. Dans ce cinéma de quartier au cœur du quartier des cinémas tous les ingrédients sont là pour vous rendre nostalgique . Seul petit regret : le ticket entre mes mains ne ressemble plus à celui de mon adolescence

Affiche du film Enfermés dehors C’est donc dans cette atmosphère d’un autre temps que j’ai pu « déguster » le dernier >Albert Dupontel, « Enfermés dehors ». Ce cinéaste déjanté à la créativité débordante vient une fois de plus chatouiller nos zones sensibles : fous rires, indignations, dégoûts, attendrissements, jubilations… en 1h30 de film tout y passe à un rythme infernal. Instantané de notre société actuelle traité sur le mode du burlesque, ce conte des temps modernes nous éclate à la figure comme le reflet d’un miroir que l’on n’ose plus regarder en face. D’ailleurs en parlant de « conte des temps modernes » cela ne vous fait penser à rien ? Voici un petit indice pour vous mettre sur la voie… Sacré Albert !

Mr Vertigo

mai 02
Arrivés cinq minutes avant le début du film alors que Paris était sous la pluie, nous sommes montés nous réfugier au balcon du Max Linder et nous nous sommes installés au centre du dernier rang. Malgré ce choix rapide et spontané, je suis intimement convaincu que nous avons pris là les meilleures places de cette salle mythique des grands boulevards parisiens ! En effet, nous nous sommes retrouvés avec un champ de vision optimum face à ce superbe écran géant. Le spectacle pouvait alors commencer.

affiche Inside ManL’obscurité faite, la bande annonce du THX vient nous rappeler que nous sommes dans une salle au son exceptionnel ! Confortablement installés dans notre fauteuil, Il n’y avait plus qu’à se laisser faire. Contre toute attente, le film démarre avec un Clive Owen crevant l’écran dans une scène qui prendra tout son sens bien plus tard dans le film. Nous voilà parti pour plus de 120 minutes de pur bonheur cinématographique orchestré par un Spike Lee très inspiré.

Dès le démarrage du film, on ne peut s’empêcher de penser à l’excellent film de Sydney Lumet, « Un après-midi de chien » tourné en 1975. Mais petit à petit, Spike Lee impose sa griffe dans cet exercice de style en développant son histoire tout en finesse dans une mise en scène très créative appuyée par un montage étonnant d’efficacité et servit par une distribution éspoutouflante !

Ne renonçant ni à ses propos engagés face aux problèmes de cette Amérique communautariste ni à cette vision d’un New York « post 11 septembre » déjà évoqué dans la « 25ème heure », Spike Lee nous livre ici un vrai divertissement intelligent et sans concession.

Il y a, chaque année, quelques rares séances de cinéma pour lesquels tous les ingrédients sont là pour vous faire littéralement « décoller ». « Inside Man » vu au Max Linder fait incontestablement partie de ces séances là !

Mr Vertigo

avr 18
affiche du film Les Brigades du TigreAvec « Les Brigades du Tigre », le cinéma français a enfin ses « Incorruptibles » ! Vingt ans après la célèbre adaptation de la série télévisée ressuscitée au cinéma par Brian De Palma, voici à nouveau une bande de « justiciers » surgissant d’un passé historique révolu pour s’attaquer à la corruption par tous les moyens légaux possibles. Le parallèle entre ces deux films est en effet très net. Le Paris de 1907 traités par Jérôme Cornuau s’assimile assez bien au Chicago des années 30 d’Al Capone tant par la brutalité de ses malfrats et des méthodes utilisées pour les contrer que par un traitement scénaristique qui colle au plus près de la réalité historique. 

Adaptation, quand tu me tiens ! La télévision a tellement bien su produire des divertissements extrêmements populaires que le cinéma tente inlassablement de les récupérer. Mais si les tentatives sont la plupart du temps douteuses, celle-ci est très réussie.

Malgré sa durée (plus de 2 heures) et quelques libertés historiques, ce film très spectaculaire tant au niveau de la reconstitution de l’époque que de son scénario se laisse regarder avec beaucoup de plaisir. Quand à la distribution, impeccable en tout point, elle donne une véritable fraîcheur à ce grand film français dans la pure tradition du cinéma de divertissement. De quoi faire rougir Hollywood !

Mr Vertigo