« La première étoile », une comédie légère à déguster avec gourmandise
En cette première semaine de printemps plutôt morose côté météo, je vous invite à mettre un peu de gaîté dans votre quotidien avec une comédie légère à déguster avec gourmandise. En effet, « La première étoile » contient tous les ingrédients savamment dosés pour vous faire passer une 1h30 de franche décontraction.
L’idée de départ est simple : une famille de banlieue parisienne dont le mari est d’origine Antillaise et les trois enfants sont noirs décide d’aller passer, pour la première fois, une semaine au ski sans en avoir les moyens financiers. En valsant sur des préjugés quelque peu racistes et en les tournant en dérision, Lucien Jean-Baptiste signe une première œuvre à la fois drôle et touchante.
Déjà reconnu pour son talent de comédien à la télévision et au cinéma (on se souvient de sa prestation dans « 13 m² »), et de doubleur (notamment pour la voix française de Will Smith) , Lucien Jean-Baptiste passe aujourd’hui derrière la caméra et s’offre, au passage, le rôle d’un père de famille irresponsable qui passe son temps à dilapider l’argent du ménage au PMU et à faire des promesses qu’il n’a jamais les moyens de tenir.
Entouré d’un casting bourré de talent et étonnant de justesse, ce « clown » décide d’emmener sa petite famille au sport d’hiver sur un coup de tête et se laisse ainsi entraîner dans des situations à la fois drôles et touchantes sans jamais nous ennuyer. Résultat, quand le générique de fin arrive, on en redemanderait presque !
De plus, l’une des forces de ce film réside dans ses seconds rôles. Savoir proposer des personnages secondaires qui marquent les esprits au même titre que les personnages principaux pour donner de l’épaisseur aux situations n’est pas un défi simple à relever. Signe que ce cinéaste à un bel avenir. Le jury et le public du « Festival International de Comédie » de l’Alpe d’Huez ne s’y sont pas trompés en lui attribuant leur prix cette année.
En effet, chaque personnage, du plus important au plus insignifiant, est croqué intelligemment et avec beaucoup de finesse. En incarnant une femme exaspérée par son mari, Anne Consigny rempli ainsi à merveille son rôle après des passages remarqués face à Mathieu Amalric dans le dernier film d’Arnaud Desplechin, « Un conte de Noël » ou encore dans « Le Scaphandre et le papillon ».
Les trois enfants, Yann, Ludovic et Manon, interprétés respectivement par Jimmy Woha Woha, Ludovic François et Loreyna Colombo sont également formidables avec un petit coup de cœur pour l’interprétation de « la montagne » de Jean Ferrat par Manon.
La grand-mère alias « Bonne Maman » est, quant a elle, interprétée par la pétillante Firmine Richard qui avait déjà marqué les esprits dans le film de Coline Serreau, « Romuald et Juliette ».
Pour couronner le tout, la famille au complet loue un chalet à un couple de montagnards campé par une Bernadette Lafont et un Michel Jonasz très en formes. Edouard Montoute (qu’on a pu notamment voir dans la série des « Taxi ») est également irrésistible dans le rôle du copain contraint de prêter son bien le plus cher … sa voiture (vous me direz des nouvelles des couleurs).
Enfin, comment passer à côté d’Astrid Berges-Frisbey, cette jeune comédienne que l’on voit pour la seconde fois cette année après « Un barrage contre le pacifique » et qui, avec le personnage de Juliette vient enflammer le cœur de Yann, l’aîné de la famille. Elle mérite vraiment que le cinéma français s’intéresse à elle afin de lui offrir des rôles à la hauteur de son talent.
Vous l’aurez compris, « La première étoile » vous invite à passer un moment familiale très agréable. Alors, ne boudez pas votre plaisir, allez déguster cette comédie légère et gourmande comme une délicieuse pâtisserie.
Mr Vertigo
Bande annonce du film « La première étoile »