oct 18
Qu’est-il arrivé à Eric Rochant ? Qu’est-il arrivé à ce cinéaste qui avait réussi à réunir autour de lui toute une génération avec « Un monde sans pitié » ? Ce cinéaste, qui incarnait à lui seul l’antithèse du cinéma de Luc Besson au tournant des années 90, avait devant lui une superbe carrière. Un univers dans lequel les talents d’Yvan Attal et d’Hippolyte Girardot s’exprimaient à merveille. Il nous a fait cadeaux de trois excellents films, puis plus rien. Du moins, plus grande chose. Si aujourd’hui, je vous parle de ce cinéaste qui a marqué ma mémoire de cinéphile c’est pour la simple raison qu’il revient cette semaine de façon inattendue avec « L’école pour tous », un film qui semble transparent et qui risque d’être vite oublié. J’en veux pour preuve son absence dans les cinémas indépendants acceptant la carte « Le Pass ». Des cinémas qui, il y a quinze ans de ça, le considéraient comme une valeur sûre du cinéma français. 

Autre absent de ce réseau décidément exigeant, « Ô Jérusalem » l’adaptation du roman de Dominique Lapierre et de Larry Collins porté à l’écran par un Elie Chouraqui qui, à défaut de nous proposer une œuvre géniale, a le mérite de nous offrir un divertissement réalisé avec sincérité et conviction sur fond de faits historiques qui marquèrent le début du conflit israélo-arabe. Ainsi, si l’aventure vous tente, vous trouverez sans aucun problème votre bonheur dans les réseaux Gaumont, Pathé et Mk2.

Mais si notre réseau de cinémas indépendants tourne le dos à certaines œuvres, c’est pour vous permettre d’en découvrir d’autres, qui pour la plupart, n’ont pas la chance de jouir de réseaux de distribution conséquents. Voici donc une nouvelle fois une sélection décalée qui vous entraîne une fois de plus dans des univers dont vous soupçonnez à peine l’existence.

De monde insoupçonnable, il en est visiblement question dans « La Citadelle assiégée ». Ce film animalier qui semble renouveler une fois de plus le concept traditionnel du documentaire se présente à nous comme une véritable fiction à ranger dans la catégorie « film de guerre » et dans lequel deux communautés d’insectes (les termites et les fourmis) s’affrontent. Son auteur, Philippe Calderon, voit d’ailleurs des similitudes entre son projet et des films comme « Gladiator » de Ridley Scott, « Spartacus » de Stanley Kubrick ou encore « Alien » du précité Ridley Scott. C’est dire si le monde réel de l’infiniment petit recèle des trames dramaturgiques relativement proches de ce que l’on peut connaître à l’échelle de notre espèce. Après le succès de « Microcosmos, le peuple de l’herbe » de Claude Nuridsany et Marie Pérennou produit par Jacques Perrin, il y a fort à parier que cette nouvelle descente dans l’univers des insectes attire grand nombre de spectateurs à la recherche de nouvelles sensations. À découvrir d’urgence au Max Linder Panorama, au Bretagne, à L’Arlequin ou encore aux Cinq Caumartin.

Un autre monde que l’on a souvent du mal à percevoir, celui du Pouvoir mais pas n’importe lequel. Avec « The Queen », Stephen Frears nous propose une immersion dans un monde tout aussi secret que le précèdent bien qu’humain cette fois. Et les similitudes sont grandes avec « La Citadelle assiégée » puisqu’une fois de plus, deux communautés s’affrontent. Celle d’un peuple appartenant à une monarchie (parlementaire) qui se veut moderne face aux défis d’un 21ème siècle placé sous le signe de l’égalité et celle d’une cour organisée autour d’une Reine toute puissante. Nous sommes en Grande-Bretagne le 31 août 1997, le jour où la couronne a tremblé sous le poids de ses sujets. Tout le monde soupçonne ce qui a pu se tramer, se dire et se décider les jours qui ont suivit ce séisme d’une magnitude bien plus élevée que la moyenne même si le commun des mortels n’a pu le ressentir qu’au travers de bribes journalistiques. Il fallait donc un auteur digne de ce nom pour oser mettre au service de son talent une histoire qui aurait pu rester encore longtemps dans les entrailles de ce microcosme. À découvrir à la Pagode ainsi qu’aux Cinq Caumartin.

Un tout autre univers qui lui, se situe sur les rives du fleuve Niger, dans la ville de Bamako plus exactement. Après six courts et moyens métrages très remarqués et surtout un premier long métrage au titre évocateur de « En attendant le bonheur », le réalisateur mauritanien Abderrahmane Sissako revient dans la ville ou il a grandi pour nous plonger dans un procès étonnant qui oppose la société civile africaine et la Banque Mondiale au côté du F.M.I. Ce procès ce tient dans la court d’une maison ou vit notamment Melé, une chanteuse de bar interprétée par Aïssa Maïga, une actrice malienne que l’on a pu voir récemment dans le très beau film de Philippe Lioret, « Je vais bien, ne t’en fais pas », dans le court métrage « Place des fêtes » de « Paris, je t’aime » ou encore dans les « Les Poupées Russes » de Cédric Klapisch. A noter également la participation de l’acteur américain Danny Glover qui défend les causes développées dans ce film plein d’humanité. L’embarquement pour « Bamako » se ferra donc soit à la Pagode, soit au Balzac, soit au Cinéma des Cinéastes, trois cinémas cultes pour un voyage au cœur de l’Afrique d’aujourd’hui.

Destination maintenant pour une société une fois de plus bien secrète de laquelle trop peu de choses filtrent malgré son exposition médiatique des derniers mois. Je vous emmène effectivement en Iran avec « Café transit » de Kambozia Partovi, un cinéaste qui ose évoquer sa vision des femmes iraniennes. Scénariste des films de son ami Jafar Panahi, réalisteur du film « Le cercle » récompensé par le Lion d’Or à Venise en 2000 ou encore du film « Le Ballon blanc » récompensé en 1995 à Cannes par la Caméra d’Or, il s’agit là de son premier passage à la réalisation. A noter que Jafar Panahi fait également parti de l’aventure en tant que monteur et démontre ainsi la solidarité de cette génération de cinéastes iraniens qui œuvrent, films après films, pour donner une autre image de ce pays au potentiel culturel si riche. A découvir à l’Espace Saint-Michel.

Pour conclure cet édito, je vous propose un dernier détour vers un univers qui laisse lui aussi, encore aujourd’hui, beaucoup de points d’interrogations. En effet voici la sortie d’un film longtemps resté tabou et réalisé par un cinéaste méconnu. « Les Honneurs de la guerre » de Jean Dewever traite de la résistance Française. Sa sortie fut interdite en 1961 par les autorités françaises alors que bon nombre de cinéastes de l’époque, parmi lesquels Jean Renoir, Alain Resnais ou encore François Truffaut, le défendait. Le même François Truffaut qui, par ailleurs, racheta les droits du film en 1979. Une deuxième sortie avortée fut tentée le 30 novembre 2005. C’est dire que la présence en salle aujourd’hui de cette œuvre qui, officiellement est censée renvoyer une vision faussée de la résistance française, est un événement en soit. On remarquera également qu’au générique figure un certain Marin Karmitz au poste d’assistant réalisateur… Rendez-vous donc avec une période trouble de notre histoire au Reflet Médicis.

Quant au reste de la programmation, je vous laisse consulter la programmation complète des cinémas indépendants acceptant la carte « Le Pass ».

Bonne semaine dans les salles obscures… Et n’hésitez pas à me laisser vos commentaires !

Mr Vertigo

oct 11
Comme cela fut déjà le cas dans les semaines précédentes, une sortie importante à mes yeux ne figure pas dans la programmation des cinémas indépendants acceptant la carte « Le Pass ». Il s’agit cette fois d’un film réalisé un auteur que j’affectionne tout particulièrement depuis que je suis sa double carrière au cinéma et au théâtre. Après avoir été récemment touché et époustouflé par sa mise en scène de la pièce d’Emmanuelle Marie, « Blanc » je ne peux qu’être impatient de la retrouver en tant qu’auteur pour son deuxième passage derrière la caméra après « Se souvenir des belles choses ». Vous l’aurais compris, il s’agit bien entendu de « L’homme de sa vie », le deuxième film de Zabou Breitman en tant que réalisatrice. Un film que je vous invite donc à découvrir avec la carte « Le Pass » dans les réseaux Gaumont, Pathé et MK2

Quant à la programmation des cinémas traités par ce blog, elle ne serait pas digne de ce nom sans une belle invitation au voyage loin de nos frontières. Alors je vous propose tout de suite de partir pour la Mongolie, puis de faire un petit crochet par les Etats-Unis d’Amérique avant de passer par Israël et Cuba.

« Mongolian ping pong » est le deuxième film du jeune réalisateur chinois Ning Hao. Présenté au Festival international du film de Berlin en 2005, il avait alors remporté le Prix du Public. Tourné en HDV puis gonflé en 35 mm, ce film explore un nouveau genre cinématographique à mis chemin entre le documentaire classique et un point de vue très personnel du réalisateur. Cette approche novatrice vous fera ainsi découvrir des pistes de ce que pourrait être le cinéma de demain avec l’abolition de certaines contraintes techniques liés au matériel de prise de vue sur pellicule. Ce qui aura pour effet certain de débrider une certaine syntaxe cinématographique. A noter que depuis ce deuxième opus, Ning Hao a réalisé un autre film répondant au nom de « Crazy Stone » mais non distribué en France pour le moment. Pour plonger dans cet univers inédit, rendez-vous au Bienvenue Montparnasse.

De l’inédit datant de quelques années, il en est également question cette semaine avec « Mala Noche » de Gus Van Sant tourné en 1985. Malgré le prix du meilleur film indépendant décerné par le « Los Angeles Film Critics » en 1987 laissant présager l’émergence de ce cinéaste toujours étonnant, ce film n’apparaît qu’aujourd’hui dans nos salles obscures. « Mala Noche » traite, il est vrai, de sujets relativement tabous à l’époque tel que l’homosexualité et explique peut-être le fait que ce film n’ai pas été exploité en salle à cette époque. Mais aujourd’hui, il parait évident qu’aux vus de films tel que « Last days », « Elephant », « Gerry » ou encore « Will Hunting », les distributeurs ne pouvait plus nous cacher ça ! Alors, histoire de rembobiner la filmographie de ce cinéaste devenu incontournable et en attendant l’adaptation du roman de Blake Nelson, « Paranoid Park », courrez voir ce chaînon manquant au Publicis Cinémas.

Depuis quelques années, le cinéma israélien passe régulièrement les frontières pour venir s’afficher dans nos salles parisiennes et nous laisser entrevoir ainsi toute la complexité d’un pays en perpétuel mouvement. Avec « Ushpizin » c’est à nouveau le cas sur le ton de la comédie cette fois. On garde encore en mémoire les très beaux films d’Eytan Fox, « Tu marcheras sur l’eau » et « Va, vis et deviens » de Radu Mihaileanu qui traitent chacun d’eux d’aspects différents de la société israélienne. Sans oublier, bien entendu, l’œuvre plus exigeante d’Amos Gitaï. C’est donc dans ce panorama très varié et qui ne cesse de s’enrichir que Gidi Dar nous propose son deuxième long métrage après s’être essayé au documentaire. Se déroulant à l’époque des fêtes de Souccot, l’histoire nous entraîne en plein cœur du monde juif ultra orthodoxe de Jérusalem sur le ton des films de Billy Wilder, cinéaste duquel il s’est inspiré pour réaliser ce film. Je ne peux ainsi que vous inciter à vous laissez-vous tenter par cette comédie venue d’ailleurs projetée au Bienvenue Montparnasse.

Changeons maintenant de continent pour célébrer « Viva Cuba » de Juan Carlos Cremata Malberti. Deux enfants issus de familles qui se détestent mutuellement vont prendre ensemble la fuite pour nous entraîner dans un Cuba à la fois rafraîchissant et plein d’espoirs. Cette comédie que l’on pourrait qualifier de familial fut, dès sa sortie un gros succès commercial sur l’île. De plus, il est devenu le premier film Cubain primé au Festival de Cannes. Ce qui fait de lui dès à présent un film référence pour ce pays toujours enlisé dans son Histoire. A découvrir donc sans plus attendre au Reflet Médicis.

De voyage, il en fut également question pour Manuel Pradal et Tonino Benacquista, respectivement réalisateur et scénariste du film « Un crime ». Ayant obtenu un permis de travail d’un an pour « Big Apple », nos deux « frenchy » ont pu s’en donner à cœur joie pour réaliser ce thriller qui réunit ni plus ni moins qu’Harvey Keitel et Emmanuelle Béart. Mais revenons un instant sur nos deux auteurs. Issus de la fameuse Fémis avec un film de fin d’étude tout en noir et blanc qui s’intitulait « Canti » et qui voyagea dans de nombreux festivals internationaux, Manuel Pradal est souvent qualifié de cinéaste doué. Il revient ici avec un thriller deuxième thriller après « Ginostra » que beaucoup considèrent comme inégal mais qui lui avait déjà permis de travailler avec Harvey Keitel et Andie MacDowell. Excusé du peu ! On s’attend ainsi, avec « Un crime », à le retrouver au meilleur de sa forme. Pour cela il a embarqué avec lui un auteur très attachant en la personne de Tonino Benacquista. A la fois scénariste et écrivain, il fut, ces dernières années, à l’affiche de nombreux film français parmi lesquels « De battre, mon coeur s’est arrêté » et « Sur mes lèvres » en tant que scénariste auprès de Jacques Audiard mais aussi des « Morsures de l’aube » et « La boîte noire », adaptations de ses romans. Donc face à cette affiche riche, la tentation de découvrir ce film ne peut qu’être grande. Seul regret, le film n’est projeté qu’aux Cinq Caumartin. Mais, comme vous le savez, votre carte « Le Pass » vous ouvre les portes de bien d’autres salles.

Pour finir cet édito à l’image d’une semaine une fois de plus riche en actualité, je vous invite à découvrir l’univers issus de la collaboration entre le réalisateur Serge Elissalde et l’auteur de livre pour enfants, Grégoire Solotareff qui se résume par une lettre : « U ». En ce qui les concerne, ils n’auront pas eu besoin de traverser l’océan Atlantique. Et pour cause ! Leur univers s’exprime dans un imaginaire ou seul les crayons et les pinceaux peuvent nous offrir une œuvre inimitable qui pourrait bien réitéré le succès de Sylvain Chomet avec ses « Triplettes de Belleville ». Vous l’avez compris, il s’agit d’un film d’animation qui ravira aussi bien les tout petits comme les plus grands. L’occasion de s’offrir une toile en famille ! Pour cela, rendez-vous au Cinéma des Cinéastes.

A noter également les sorties du très médiatisée « Une Vérité qui dérange » que vous pourrez découvrir au Racine Odéon, au Balzac et à l’Escurial ou encore de « Bye bye blackbird », le premier film de Robinson Savary, le fils de Jérôme.

Quant au reste de la programmation, je vous laisse consulter la programmation complète des cinémas indépendants acceptant la carte « Le Pass ».

Bonne semaine dans les salles obscures… Et n’hésitez pas à me laisser vos commentaires !

Mr Vertigo

oct 04
Cette semaine, dans les cinémas indépendants acceptant la carte « Le Pass », une actualité très riche avec non moins de huit très belles nouveautés qui nous entraînent à la fois dans le Paris d’hier et d’aujourd’hui, en Transylvanie, au Tadjikistan, au Japon ou encore dans une Amérique quelque peu dérangeante. De quoi rassasier l’appétit des cinéphiles les plus exigeants.   

C’est « Dans Paris » que je vous emmène pour commencer ce voyage en cinéphilie. Présenté au festival de Cannes 2006 dans la section « Quinzaine des réalisateurs », ce fut l’une des plus grosses sensations de la Croisette. Et pour cause, la simple présence de Romain Duris dans ce troisième long-métrage du jeune réalisateur Christophe Honoré était en soit un événement. Film au titre évocateur, l’histoire nous plonge dans une relation fraternelle dans laquelle Louis Garrel, déjà remarqué dans « Les Innocents » de Bernardo Bertolucci, joue l’autre frère. Au-delà de la distribution c’est un air de nouvelle vague du cinéma français qui semble souffler sur cette œuvre que l’on pourrait apparenter dix-sept ans plus tard au « monde sans pitié » vu par Eric Rochant… A découvrir dans la très belle salle Georges de Beauregard du Saint-Germain-des-Prés mais aussi à La Pagode, à l’Escurial et au Cinéma des Cinéastes.

Restons dans le Paris d’aujourd’hui avec « Le pressentiment » qui signe le passage du très attachant Jean-Pierre Daroussin derrière la caméra. Fidèle à son image de personnage quelque peu « décalé », l’histoire colle une fois de plus à cet acteur toujours très humain, très vrai. Même si il reste au contact de notre quotidien, ce n’est pas pour autant qu’il nous ennuie. Au contraire, il parvient une fois de plus, à travers son personnage, à nous transporter en franchisant le pas que souvent nous n’osons pas et parfois paraît si simple. Ainsi ce film fait le lien avec le Paris des gens simples d’hier et d’aujourd’hui s’agissant de l’adaptation d’un roman d’Emmanuel Bove paru en 1935. A voir aux Cinq Caumartin.

Du Paris d’hier, il en est également question dans la première adaptation cinématographique du célèbre roman de Patrick Süskind, à savoir « Le parfum ». Il est de notoriété public que l’auteur de ce chef d’œuvre ne voulait céder les droits de son livre qu’a la condition que Stanley Kubrick le porte à l’écran. Mais après s’être penché sur la question, le cinéaste avait déclaré forfait affirmant que le roman était inadaptable pour le grand écran. Martin Scorsese, Milos Forman, Tim Burton et Ridley Scott s’y sont également frotté et parmi ces grands réalisateurs, aucun n’a concrétisé cette adaptation. Cette constatation en dit long sur la difficulté de porter un tel ouvrage à l’écran. Aujourd’hui le film est bien là mais reçoit des échos très partagés. Alors, est-ce que la logique commerciale de l’industrie du film a eu son dernier mot face à l’aspect artistique. Peut-être… mais si l’envie vous prend de mettre des images derrière les remarquables descriptions de Patrick Süskind, rendez-vous au Max Linder, au Majestic Bastille ou bien au Miramar pour cet étrange voyage !

Quittons, Paris et la France pour partir loin, direction le Tadjikistan avec « Pour aller au ciel, il faut mourir » du réalisateur Djamshed Usmonov. Présenté dans le cadre de la section parallèle du festival de Cannes, « Un certain regard », ce film est le troisième de son auteur qui semble prendre goût à la Croisette puisque sa précédente œuvre, « L’Ange sur l’épaule droite », faisait déjà parti de la sélection en 2002. A travers cette coproduction franco-tadjik, Djamshed tente ici de nous plonger dans une histoire au sujet universel et ainsi de affranchir du contexte du pays dans lequel il fut tourné. Parcours initiatique d’un jeune homme d’aujourd’hui, ce film éveillera certainement votre curiosité. A découvrir à l’Elysées Lincoln !

Il serait dommage de voyager si loin sans faire un crochet par la « Transylvania » avec ce film très attendu qui clôtura le dernier festival de Cannes. Après « Exils », pour lequel il avait remporté le prix de la mise en scène sur la Croisette, Tony Gatlif, réalisateur d’origine algérienne, quitte Romain Duris et le pays de son enfance pour revenir avec un film qui se situe au cœur de la Roumanie et de la communauté Tsigane. On y retrouve, autour de Birol Ünel, deux très belles femmes, à savoir Asia Argento et Amira Casar pour un festival d’images et de musiques qui ne peuvent pas nous laisser indifférent. Ce magnifique hymne à la vie vous attend au Majestic Bastille et aux Cinq Caumartin.

La dernière nouveauté marquante de cette semaine mais pas des moindres nous entraîne au cœur des Etats Unis d’Amérique pour une oeuvre qui se présente comme extrêmement dérangeante et qui répond au titre de « Family Portraits ». Ce qui nous est proposé à l’écran, se compose en fait de trois court-métrage : « Cutting Moments » réalisé en 1997, « Home » réalisé en 1998 et « Prologue » réalisé 2003. Cette trilogie interdite au moins de 16 ans en salle peut ainsi s’apparenter à une descente aux enfers et préfigure d’une œuvre qui n’a certainement pas dit son dernier mot ni généré sa dernière image. Et pour cause, Douglas Buck travaille actuellement sur la touche finale du remake du film de Brian De Palma : « Sœurs de sang » qui seront incarnées par Lou Douillon et Chloë Sevigny. Et ce, avant de s’attaquer à un projet appuyé par Gaspard Noé. Ainsi, pour ceux qui n’on pas froid au yeux, un cinéaste à suivre dès à présent à l’Espace Saint-Michel.

Pour conclure cet édito, je vous propose un petit détour vers le Japon. D’abord pour le Japon du 18ème siècle avec « Les Amants crucifiés » du réalisateur Kenji Mizoguchi qui a par ailleurs obtenu pour ce film le Lion d’Argent à Venise en 1955. Présentée aujourd’hui en copie restauré, cette adaptation d’un spectacle de marionnettes crée par l’écrivain japonais Monzaemon Chikamatsu au 17ème siècle vous conduira sans nul doute très loin de votre quotidien. L’invitation au voyage vous attend au Reflet Médicis. Si vous désirez enfin poursuivre ce voyage au pays du soleil levant, l’Espace Saint Michel vous propose trois « Histoires du coin de la rue ». Ces films d’animation réalisés par Osamu Tezuka, considéré comme le pape du Manga, ne manquerons pas de compléter un choix très riche d’œuvres toutes aussi différentes que passionnantes.

Quant au reste de la programmation, je vous laisse consulter la programmation complète des cinémas indépendants acceptant la carte « Le Pass ».

Bonne semaine dans les salles obscures… Et n’hésitez pas à me laisser vos commentaires !

Mr Vertigo