avr 18

Cette semaine, le Bienvenue Montparnasse nous fait un beau cadeau en nous invitant à découvrir un regard troublant sur la Chine de 1989 et ses jeunes de l’époque.

Une jeunesse chinoisePrésenté sous le titre « Summer Palace » en sélection officielle lors du Festival de Cannes de l’an passé, « Une jeunesse chinoise » raconte une histoire d’amour torride et troublante avec pour toile de fond, la répression du mouvement étudiant de Tian An Men, qui fit plus d’un millier de morts au printemps 1989.

L’aspect sulfureux du traitement de cette histoire associé à l’un des sujets les plus tabous de la Chine d’aujourd’hui aura suffit à enflammer les autorités de cette « pseudo démocratie » qui tentèrent de bloquer le film par tous les moyens. En effet, en évoquant la mauvaise qualité de la copie fournie par le cinéaste lui-même, Pékin n’a pas pu (ou pas voulu) donner le visa d’exploitation lors de sa présentation sur la Croisette. Ce qui, heureusement, n’empêcha pas sa projection ! Le 4 septembre 2006, en réaction à cette « désobéissance Cannoise », Lou Ye l’auteur de ce film ainsi que son producteur furent frappés d’une interdiction de tournage pendant cinq ans sur le territoire chinois. Autant d’actes abjects qui tentent d’intimider une liberté d’expression qui nous est chère.

Lorsque on prend conscience de tels agissements, on ne peut que spontanément défendre ce film au delà de toute considération artistique. En effet, il me semble important qu’une telle œuvre soit vue, aimée, détestée et débattue par nous, le publique des pays de la libre expression. Car bouder un telle occasion de voir ce film et ainsi rester muet face à des artistes qui se sont mis en danger pour nous délivrer un cris d’espoir serait un coup de poignard supplémentaire.

Malheureusement, le film n’est distribué que dans 16 salles en France, ce qui est trop peu pour faire de cette œuvre un succès commercial. Mais le Bienvenue Montparnasse vous donne l’occasion de vous faire votre propre opinion avec votre carte « Le Pass ».

Alors n’hésitez plus une seconde, laissez-vous tenter par cette œuvre qui risque de subir une exploitation éphémère dans les salles obscures et n’oubliez jamais : c’est nous, le public, qui faisons ou non le succès d’un film.

Mr Vertigo

avr 17

La cinéma du PanthéonLe cinéma du Panthéon poursuit ce soir son cycle intitulé « Parcours secret de l’homosexualité au cinéma » avec un film du réalisateur Allemand Rainer Werner Fassbinder. Comme pour la fois précédente avec « Le Dahlia Noir », le film sera suivi d’une discussion animée par Jean Douchet.

Le droit du plus fort« Le Droit du plus fort » pose cette fois le thème de l’homosexualité bien plus clairement que dans le film de Brian de Palma. En effet, dans ce film datant de 1975, R.W. Fassbinder interprète un jeune homosexuel paumé qui, après avoir gagné à la loterie, tombe amoureux d’un bourgeois. Ce dernier se révèle alors être principalement intéressé par l’argent… Au-delà de cette trame, il s’agit là d’une étude froide et pertinente sur la nature des rapports de force entre individus. Une excellente entrée en matière si vous ne connaissez par encore l’œuvre de ce cinéaste et une belle façon pour les autres de se replonger dans cette œuvre riche.

FassbinderNé en 1945, la même année que Wim Wenders, Rainer Werner Fassbinder appartient à cette « Nouvelle Vague allemande » qui dans les années 70 – 80 signa le renouveau d’un cinéma dont les dernières heures de gloires remontaient à l’époque de l’expressionnisme incarné par des légendes comme Fritz Lang ou Friedrich Wilhelm Murnau.

En disparaissant à seulement 37 ans d’une rupture d’anévrisme, ce cinéaste entre dans la légende de réalisateurs aux destins tourmentés laissant derrière lui des œuvres qui marqueront durablement l’Histoire du cinéma.

Outre le film que vous pourrez (re)découvrir ce soir, il sera intéressant de (re) plonger dans son œuvre la plus marquante : une tétralogie couvrant l’Histoire de l’Allemagne des années 30 aux années 50 à travers quatre portraits de femmes : « Lili Marleen » ; « Le Mariage de Maria Braun » ; « Lola » et « Le Secret de Veronika Voss ».

Alors, votre carte « Le Pass » en poche, n’hésitez plus une seconde, plongez en cinéphilie ce soir dès 20h30 !

Mr Vertigo

avr 05

A l’approche du week-end de Pâques, « Le Champo » nous gâte !

On murmure dans la villePremière étape du voyage, 1951 avec la reprise du film de Joseph L. Mankiewicz. Le nom de ce cinéaste incontournable, justifie à lui seul le déplacement. « People Will Talk » est sortie en France sous le titre « On murmure dans la ville » et fut tourné la même année que le fameux « All about Eve ». Face à ce chef-d’œuvre, « On murmure dans la ville » a eu une carrière plus discrète dès sa sortie aux Etats-Unis principalement en raison du sujet abordé. Par le biais d’une histoire qui met en scène un médecin devenant la victime d’une chasse aux sorcières orchestrée par un concurrent jaloux, le réalisateur évoque ouvertement l’époque troublée du Maccarthisme. Ainsi, si ce n’est pas le film majeur de ce très grand réalisateur, il s’inscrit plus globalement dans une œuvre incontournable du cinéma américain. Alors pour (re)plonger dans l’univers de Joseph L. Mankiewicz, vous pourrez (re)découvrir ce film en assistant à l’une des cinq séances quotidiennes proposé par ce magnifique cinéma fondé en 1938 sous le parrainage de Jacques Tati .

Inland EmpireDeuxième étape marquante de cette semaine, c’est le monde fascinant de David Lynch avec le cycle qui se poursuit tout au long de la semaine et surtout, la « Nuit David Lynch » qui propose deux séances simultanées samedi soir à minuit. Séances durant lesquelles seront projetées, entre autre, le dernier opus en date, à savoir « INLAND EMPIRE ». Histoire de faire une immersion totale dans un univers qui navigue exclusivement en eaux troubles. Attention ! Gardez la tête froide, car il va falloir faire chauffer les neurones et faire monter l’adrénaline.

A ce propos, si vous désirez confronter vos idées sur « INLAND EMPIRE », je vous donne rendez-vous en « Fin de séance » pour un excellent papier signé David Honnorat.

La PoisonEnfin, si vous êtes disponible en journée, sachez que le cycle Sacha Guitry, dans lequel vous pourrez trouver une belle sélection de son œuvre, continue au Champo. Je vous invite ainsi à (re)découvrir avec toute la fraîcheur qui s’impose ce cinéaste qu’ Orson Welles considérait comme son maître.

Ce sera également l’occasion de continuer à explorer le cinéma de l’année 1951 avec « La poison » projeté samedi à 11h50 et 15h50. Vous retrouverez ainsi, aux côtés de Germaine Reuver, l’incontournable Michel Simon au sommet de son art dans un film dont Jean Becker fit un remake en 2001 avec « Un Crime au paradis ». Une nouvelle version qui réunissait cette fois Jacques Villeret et Josiane Balasko . Enfin, pour ne rien gacher au spectacle, vous pourrez également apprécier dans le rôle d’André Chevillard, un habitant de Rémonville, un certain Louis de Funès . Alors ne boudez pas votre plaisir, profitez de ces moments magiques du cinéma français.

Mr Vertigo