Cette semaine, je vous invite ainsi à faire un petit tour du côté de la Turquie en passant par la Guinée, l’Italie et l’Allemagne avant de revenir vers la France. Un beau voyage en cinq films à découvrir dans les salles parisiennes.
Pour son quatrième long métrage, le cinéaste turque Reha Erdem nous emmène dans un petit village proche de la mer Egée. A travers le regard de trois adolescents : Omer, le fils de l’Imam, qui souhaite désespérément la mort de son père ; Yakub, qui est amoureux de son institutrice ; et Yildiz, partagée entre l’école et les travaux que sa mère lui fait faire, « Des temps et des vents » promet d’être un film à la fois subtile et beau sur une période de la vie difficile à traiter. Appuyé par des décors naturels superbes, ce film nous amènera sans aucun doute bien loin de notre quotidien. De plus, en gage de qualité, sachez que ce film a remporté le Grand Prix du Jury du Festival d’Istanbul en 2006, puis le Prix Emile Guimet, lors du Festival International des Cinémas d’Asie, en 2007. A voir à L’Arlequin ou à Elysées Lincoln.
Direction maintenant la Guinée avec un premier film qui s’intitule « Il va pleuvoir sur Conakry ». Dans cette Afrique de l’Ouest les croyances et les traditions ont la peau dure. Ainsi, sur fond de crise entre un pouvoir politique et les dignitaires religieux de la région lors d’une période de sécheresse, le cinéaste Cheick Fantamady Camara réalise une satire de mœurs en s’en prenant aux traditions dépassées. La fiction du film s’articule autour du personnage de Bangali alias BB, un journaliste caricaturiste qui incarne le modernisme et progressisme et de son père Karamo ainsi que de son frère aîné Amine qui eux sont plutôt rompus à la pratique religieuse et au respect des traditions ancestrales. L’occasion de pénétrer dans une culture que l’on soupçonne souvent mais que l’on connait finalement peu. A découvrir à l’Espace Saint Michel.
Retour sur le continent européen pour une « Commedia all’italiana » signée Gianni Zanasi. Bien que ce soit le quatrième film de sa carrière, « Ciao Stefano » est le premier à sortir dans les salles françaises. L’occasion de découvrir un nouveau regard sur nos voisins italiens. Par le biais du personnage de Stefano Nardini, un garçon de trente-cinq ans aux airs d’adolescent qui vit sa bohème à Rome et qui, de façon impromptu, rend visite à sa famille près de Rimini, ce cinéaste de 43 ans semble nous inviter à un moment de cinéma euphorique comme seul les italiens savent faire. Mais attention, sous ses airs de légèretés, « Ciao Stefano » pourrait bien s’avérer être une critique plutôt acide sur l’Italie d’aujourd’hui. A vous de vous faire votre propre opinion au Balzac ou ailleurs.
Avant de revenir en France, un dernier petit détour par l’Allemagne pour un autre premier film. « L’un contre l’autre » aborde le sujet délicat des violences conjugales exercées par les femmes. Mais Jan Bonny, diplômé de la Haute école d’arts et médias de Cologne, semble très bien s’en sortir à en croire les critiques parues dans la presse. Auteur d’un court métrage répondant au titre énigmatique de « 2nd and A » et nombreux spot publicitaires, ce jeune cinéaste de 29 ans nous délivre ainsi le deuxième opus d’une œuvre en devenir. Si vous êtes curieux comme moi de nouveaux talents, à voir absolument que ce soit à Elysées Lincoln ou à l’Escurial.
« Les Hauts murs » est la dernière étape que je vous propose cette semaine. Après avoir réalisé de nombreux téléfilms et épisodes de séries télévisées, Christian Faure passe au grand écran avec cette adaptation du roman d’Auguste Le Breton, l’auteur notamment de « Bob le flambeur » et du « Clan des Siciliens ». Marcel Carné avait déjà pensé à l’adapter mais le projet fût abandonné. L’histoire se situe dans les années 30 et raconte l’Histoire d’ Yves Treguier, un orphelin âgé de quatorze ans qui se retrouve en maison de correction considéré à l’époque comme de vrais bagnes pour mineurs. Ayant obtenu un petit budget, le réalisateur avoue avoir choisit ce sujet, entre autres raisons, pour profiter de l’unité de temps, de lieu et d’action de l’histoire. Le choix semble avoir été le bon aux vues de l’accueil que lui a réservé la critique. A l’affiche aux Cinq Caumartin, au Mistral ainsi qu’au Miramar.
Il ne me reste plus qu’a vous souhaiter de bien beaux voyages en cinéphile cette semaine.
Mr Vertigo