juin 05

Le cinéma do PhanthéonCe soir, le Cinéma du Panthéon boucle son cycle « Parcours secret de l’homosexualité au cinéma » avec un film signé par Le Réalisateur par excellence, Alfred Hitchcock.

En forme d’apothéose, « L’Inconnu du Nord-Express » (Strangers on a Train) va ainsi vous permettre de (re)découvrir tout le génie de ce cinéaste à travers un film assez rarement projeté en salle.

En ce qui concerne le lien entre « L’Inconnu du Nord-Express » et le sujet du cycle : « Parcours secret de l’homosexualité au cinéma », sachez que tout réside dans un jeu de « non-dit » qu’ Hitchcock maîtrise remarquablement bien. A la différence du R.W. Fassbinder et du Nagisa Oshima , qui eux, étaient bien plus explicite.

Il est par ailleurs intéressant de remarquer que ce cycle ait débuté par un film de Brian de Palma et se conclut par un Hitchcock. Ces deux cinéastes illustrent une même vision du cinéma et le premier ne cesse de rendre hommage au second. Faut-il y voir une forme de « thème dans le thème » ? Pourquoi pas !

Quoi qu’il en soit, ne boudez pas votre plaisir pour ce dernier rendez-vous de la saison avec ce Ciné-club animé par un Jean Douchet toujours égal à lui même et qui reprendra à la rentrée sur la base du même thème.

Une fois de plus, votre carte « Le Pass » vous ouvre ce soir les portes du meilleur du 7ème Art et je ne peux que vous souhaiter un excellent voyage en cinéphilie…

Mr Vertigo

mai 31

Maurice Pialat - l\'amour existeMaurice Pialat, cinéaste exigeant, aura donc été tout naturellement l’auteur d’une œuvre cinématographique à la fois réaliste et exigeante marqant ainsi à sa façon l’Histoire du cinéma. Dernier réalisateur français en date à avoir obtenu une Palme d’Or, son œuvre peut parfois agacer, dérouter mais ne laisse jamais indifférent.

Tout juste vingt après son geste de défi face au public des festivaliers cannois lors de la remise de son prix pour « Le soleil de Satan », c’est sans rancune que le festival lui a rendu hommage cette année en projetant un documentaire qui s’intitule « Maurice Pialat, l’amour existe ».

Le cinéma do PhanthéonEn France, ce documentaire sort cette semaine dans une seule salle : « Le cinéma du Panthéon ». C’est donc une bonne nouvelle pour vous qui possédez la carte « Le Pass ». D’autant plus que pour célébrer cet événement, cette superbe salle du Quartier Latin nous propose quelques séances spéciales.

En effet, ce soir Jeudi 31 mai et lundi 4 juin, les séances de 20h seront suivit d’un débat. Le débat de ce soir se déroulera en présence de Sylvie Pialat, veuve du réalisateur mais également productrice et scénariste. Seront également présents, Anne-Marie Faux et Jean-Pierre Devilliers, les réalisateurs du documentaire. Le débat de lundi ne se fera par contre qu’en présence des réalisateurs.

Pour compléter cet hommage, notons que le Cinéma du Panthéon projettera également trois films du réalisateur tout au long de la semaine : « A nos amours », « Sous le soleil de Satan », « Van Gogh ».

Alors il ne tient qu’a vous de profiter de cette occasion unique de vous (re)plonger pleinement dans l’univers de ce cinéaste.

Mr Vertigo

mai 11

Chères lectrices, chers lecteurs, j’ai eu la chance hier de pouvoir visionner pour vous le dernier film du réalisateur Thaïlandais, Apichatpong Weerasethakul. De ce fait, pour la première fois dans ce blog, j’ai l’opportunité de vous livrer, en avant-première, quelques clés ainsi que mon point de vue sur un film qui n’est pas encore sorti en salle. Une œuvre que je vous invite à découvrir dès le 13 Juin 2007 et qui vous fera voyager bien loin de votre quotidien.

syndrome and a centuryAprès « Blissfully Yours » et « Tropical Malady », Apichatpong Weerasethakul revient avec « Syndromes and a Century ». Un film qui semble raisonner comme le troisième opus d’une trilogie qui trouve son enfin épilogue comme le souligne lui-même le réalisateur Thaïlandais : « Blissfully Yours était, pour moi, un film sur le cinéma et comment je le perçois. Tropical Malady est plus directement personnel : il parle de moi. Et [Syndromes and a Century] parle de mes parents. J’ai le sentiment d’avoir atteint une certaine conclusion personnelle avec ce film, […] ».

syndrome and a centuryApichatpong Weerasethakul nous installe ainsi paisiblement dans ses souvenirs et ses introspections sur le présent en utilisant de nouveau le mode du diptyque avec une première partie évoquant la mère et une seconde le père. Tous deux étant médecins, le cinéaste grandira dans l’univers hospitalier de la campagne thaïlandaise, à Khon Kaen dans, le Nord-Est, près du Laos. Un univers qui lui sert ici de socle pour nous raconter son histoire entre Toey et Nohng à deux époques différentes.

syndrome and a centuryPeut être par respect pour eux, la pudeur marque une mise en scène sobre réglée au millimètre dans laquelle on ressent beaucoup de retenue et de délicatesse. En utilisant souvent le hors champ, les plans fixes dans lesquels les personnages sont tenus à distance ainsi que des jeux de lumières subtiles, ce film laisse une douce sensation de rêve partagé avec l’auteur.

syndrome and a centuryMarqué par l’antagonisme entre la modernité occidentale et les coutumes ancestrales incarnées par les personnages des moines, on perçoit que ce réalisateur est partagé sur la question de tout abandonner pour le jeans, la musique pop et l’industrialisation et garder un attachement profond avec la Thaïlande de ses ancêtres. Ainsi son propos réside dans le fait de ne pas choisir mais de trouver le bon compromis entre les deux.

syndrome and a centuryAinsi, il s’attaque à des symboles forts que la censure de son pays ne laissera pas passer. En le menaçant d’interdire la sortie du film en Thaïlande, on lui demandera de couper quatre scènes : un moine jouant de la guitare ; deux moines jouant avec un cerf-volant électrique ; un homme embrassant sa compagne dans une pièce de l’hôpital et un groupe de docteurs buvant de l’alcool dans le sous-sol de l’hôpital. Mais le cinéaste refusera catégoriquement de faire la moindre coupure en déclarant « En tant que cinéaste, je traite mes œuvres comme mes propres enfants. Lorsque je les conçois, c’est pour qu’ils vivent leur propre vie. […] Si elles ne peuvent pas vivre dans leur propre pays, pour quelque raison que ce soit, alors qu’elles restent libres. […] Sans quoi il n’y a plus de raison de continuer d’exercer son art. » Ainsi le film est à l’heure d’aujourd’hui toujours interdit en Thaïlande. Une pétition que je vous engage à signer circule d’ailleurs sur Internet pour la liberté d’expression du cinéma thaïlandais.

En attendant sa sortie en France le 13 Juin 2007, vous pouvez en profiter pour (re)découvrir « Blissfully Yours » et « Tropical Malady », tout deux disponibles en DVD.

Mr Vertigo

avr 17

La cinéma du PanthéonLe cinéma du Panthéon poursuit ce soir son cycle intitulé « Parcours secret de l’homosexualité au cinéma » avec un film du réalisateur Allemand Rainer Werner Fassbinder. Comme pour la fois précédente avec « Le Dahlia Noir », le film sera suivi d’une discussion animée par Jean Douchet.

Le droit du plus fort« Le Droit du plus fort » pose cette fois le thème de l’homosexualité bien plus clairement que dans le film de Brian de Palma. En effet, dans ce film datant de 1975, R.W. Fassbinder interprète un jeune homosexuel paumé qui, après avoir gagné à la loterie, tombe amoureux d’un bourgeois. Ce dernier se révèle alors être principalement intéressé par l’argent… Au-delà de cette trame, il s’agit là d’une étude froide et pertinente sur la nature des rapports de force entre individus. Une excellente entrée en matière si vous ne connaissez par encore l’œuvre de ce cinéaste et une belle façon pour les autres de se replonger dans cette œuvre riche.

FassbinderNé en 1945, la même année que Wim Wenders, Rainer Werner Fassbinder appartient à cette « Nouvelle Vague allemande » qui dans les années 70 – 80 signa le renouveau d’un cinéma dont les dernières heures de gloires remontaient à l’époque de l’expressionnisme incarné par des légendes comme Fritz Lang ou Friedrich Wilhelm Murnau.

En disparaissant à seulement 37 ans d’une rupture d’anévrisme, ce cinéaste entre dans la légende de réalisateurs aux destins tourmentés laissant derrière lui des œuvres qui marqueront durablement l’Histoire du cinéma.

Outre le film que vous pourrez (re)découvrir ce soir, il sera intéressant de (re) plonger dans son œuvre la plus marquante : une tétralogie couvrant l’Histoire de l’Allemagne des années 30 aux années 50 à travers quatre portraits de femmes : « Lili Marleen » ; « Le Mariage de Maria Braun » ; « Lola » et « Le Secret de Veronika Voss ».

Alors, votre carte « Le Pass » en poche, n’hésitez plus une seconde, plongez en cinéphilie ce soir dès 20h30 !

Mr Vertigo

mar 29
Daft Punk's ElectromaEn fouillant un peu, on trouve parfois dans le cinéma contemporain quelques O.V.N.I. qui méritent le détour par les salles obscures. Pour vous faire vivre un « Paris by night » hors du commun, le cinéma du Panthéon fait monter la fièvre du samedi soir version 21ème siècle.

Décider d’ouvrir sa salle le samedi soir à minuit, le pari est osé pour cette salle mythique. Mais l’anachronisme entre ce lieu chargé d’histoire (du cinéma) et un film venu du futur ne peut que nous interpeller et nous donner envie de vivre une expérience unique.

En effet, annoncer les Daft Punk au cinéma du Panthéon, c’est un peu comme annoncer un orchestre symphonique au Queen ! L’effet ne peut être qu’étonnant et je suis certain, qu’en tant que cinéphile averti, les expériences inédites sur grand écran ne peuvent vous laisser insensible.

Histoire de planter le décor, sachez que nous sommes dans l’univers de l’expérimental avec un long métrage de 1h14. Présenté au dernier festival de Cannes dans la section Quinzaine des réalisateurs, le public ayant visionné « Daft Punk’s Electroma » est resté très partagé.

Il est évident qu’après avoir propulsé la « French Touch » au sommet les charts du monde entier avec dans des tubes tel que l’incontournable « One more Time », le duo parisien, composé de Thomas Bangalter et Guy Manuel de Homan Christo, nous invite à une œuvre forcement plus confidentielle. En appliquant son univers musical à l’art de faire des films, le groupe ouvre une brèche vers une nouvelle vision, une nouvelle perception de notre univers qui raconte la quête d’humanité de deux robots. Un thème qui n’est pas sans rappeler celui du roman de Philip K. Dick « Do Androids Dream of Electric Sheep ? » adapté au cinéma par Ridley Scott sous le titre de Blade Runner.

Musique électronique, cinéma expérimental, lieu de projection magique, ce samedi soir, lorsque les douze coups de minuit retentiront, vous n’aurez plus qu’à vous laisser tenter par une expérience unique au cœur du Quartier Latin.

Avec votre carte « Le Pass » n’hésitez pas à profitez de ces moments rares.

Mr Vertigo

mar 22

Quoi de plus normal pour les « Cahiers du cinéma » que de célébrer la sortie du dernier film de Jacques Rivette ? Ce cinéaste issu de la Nouvelle Vague, fut l’un des critiques emblématiques de la revue ainsi que l’un de ses rédacteurs en chef (de 1963 à 1965).

Comme chaque mois, la revue culte vous donne rendez-vous au cinéma du Panthéon pour faire son « Ciné-club ». Un événement mensuel accessible avec votre carte « Le Pass ».

Ne touchez pas à la hacheAvec « Ne touchez pas à la hache », Jacques Rivette signe aujourd’hui son vingt-et-unième long métrage et enrichit ainsi l’une des œuvres les exigeantes du cinéma français. A l’instar d’Alain Resnais ou de Jean-luc Godard, ce cinéaste n’a cessé d’expérimenter le langage cinématographique en le poussant parfois à l’extrême. L’un des aspect les plus frappants de son cinéma reste une certaine capacité à faire des films très longs (12h30 pour « Out 1 : Noli me tangere » en 1971 ou encore 4h00 « La Belle Noiseuse ») toujours ramenés par la suite à des durées plus raisonnables dans des versions bis.

Considéré comme « déroutant » par le grand public, Jacques Rivette utilise également le cinéma comme prétexte à sublimer ses comédiens et surtout ses comédiennes. Parmi celles qui l’auront suivi dans son œuvre, notons Sandrine Bonnaire (Jeanne La Pucelle), Emmanuelle Béart (La Belle Noiseuse), Jane Birkin (L’Amour par terre), Bulle Ogier (La Bande des quatre, L’Amour fou) ou encore Anna Karina (La Religieuse).

Pour ce nouvel opus, l’histoire adaptée du roman d’Honoré de Balzac (La Duchesse de Langeais) se présente une fois de plus comme un pretexte pour réunir deux comédiens qu’il tenait à mettre en scène face à face. Guillaume Depardieu et Jeanne Balibar devaient effectivement se retrouver au départ sous la direction du cinéaste dans un film contemporain intitulé « L’année prochaine à Paris ». Mais le film n’a pu être tourné faute de financement.

Ainsi, cette adaptation fidèle d’un classique de la littérature française mérite amplement de rencontrer son public. De plus, si vous connaissez trop peu l’œuvre, la séance qui vous est proposée ce jeudi sera peut-être pour vous le moyen d’aborder ce cinéaste majeur de la meilleure façon qu’il soit puisque Jacques Rivette sera présent pour répondre à vos questions en compagnie du critique et historien du cinéma : Jean-Michel Frodon !

Une belle occasion de vous procurer les clés nécessaires à l’accès d’une œuvre riche et quelque peu hermétique. D’autant plus que dès cette semaine le Centre Pompidou vous propose un « Jeu de piste avec Jacques Rivette ». Se présentant comme « l’intégrale » de son œuvre, cette rétrospective sera à l’affiche du Musée parisien jusqu’au 30 avril 2007. Si vous possédez la carte « laissez passer », profitez-en.

Mr Vertigo

mar 16

L’une des premières notes de ce blog concernait le film « Barrage ». Un premier long métrage très réussi de Raphaël Jacoulot qui traitait de la relation très troublée et troublante entre une mère et son fils. Projeté durant deux semaines seulement à l’Espace Saint Michel, ce film aurait largement mérité une meilleure exploitation en salle mais les réalités économiques de l’industrie cinématographique en ont décidé autrement.

Mon fils à moiQuasiment un an plus tard, c’est un autre « premier film », répondant au titre de « Mon fils à moi », qui vient aborder le même sujet sous un angle différent. Auréolé au « Festival du film de San Sebastian » en septembre dernier du prix du meilleur film, son exposition médiatique et sa diffusion en salle sont tout autre.

Il faut dire que l’excellente Nathalie Baye, qui a obtenu le « Coquillage d’argent » à San Sebastian pour son interprétation et le non moins excellent Olivier Gourmet viennent bousculer le générique face à l’anonymat du réalisateur Martial Fougeron.

Jean-Luc Godard aime dire qu’a 40 ans on est encore un jeune cinéaste. L’auteur de « Mon fils à moi », après être passé par l’étape de l’assistanat au côté d’Aline Issermann, puis du court métrage, vient ici le démontrer de nouveau.

Du haut de ses 41 ans, Martial Fougeron prouve en effet une fois de plus, qu’il n’y a pas d’ âge pour démarrer une œuvre. Certains pourront considérer son vrai point de départ en 1999 avec le court métrage « Je vois déjà le titre » suivi de « Fini la comédie » et « Une voix d’homme » mais, face à l’Histoire, le premier long métrage date la plupart du temps le début d’une carrière de réalisateur.

Sorti en salle la semaine dernière, je n’ai malheureusement toujours pas pris le temps de découvrir ce film et je m’apprête à le faire ce week-end. Ceux d’entre vous qui ont l’habitude de me lire savent que j’aime associer un film à la salle dans laquelle je le découvre. Pour moi, les conditions de projection contribuent en grande partie au plaisir du spectacle. Il y a certains films qu’il serait dommage de voir ailleurs que dans certaines salles. C’est le cas pour « Mon fils à moi » que j’irais voir au cinéma du Panthéon.

Au cœur du Quartier Latin, j’ai redécouvert ce lieu magique la semaine passée, lors de la projection de l’excellent « The Black Dahlia » de Brian De Palma dans le cadre du ciné-club du mardi. Entièrement rénové, les conditions de projections sont optimum et l’atmosphère qui y règne chaleureuse. Il serait donc dommage de ne pas en profiter par le biais d’une programmation de qualité. D’autant plus que le cinéma du Panthéon peut se définir comme le berceau de ce film dans le sens ou cette salle appartient en partie à « Why Not Productions », les producteurs de « Mon fils à moi ».

Ainsi, vous savez ce qui vous reste à faire. Mais ne tardez pas trop car l’opportunité de découvrir des premiers films dans une si belle salle ne dure jamais assez longtemps…

Et, si comme moi, vous allez voir ce film, n’hésitez pas à me laisser vos impressions dans les commentaires.

Mr Vertigo

mar 06

Le Dahila NoirQue diriez-vous de (re)découvrir le dernier opus en date de l’œuvre de Brian de Palma avec votre carte « Le Pass » ?

Tout juste cinq mois après sa sortie en salle, c’est le Cinéma du Panthéon qui vous offre cette opportunité avec une séance unique demain mardi 6 mars à 20h30 dans le cadre d’une soirée « Ciné-club ».

Le film est projeté dans le cadre du cycle « Parcours secret de l’homosexualité au cinéma » et sera suivi d’une discussion animée par Jean Douchet, le célèbre critique des Cahiers du Cinéma. De quoi régaler les plus cinéphiles d’entre vous !

Ce sera également l’occasion pour certains d’entre vous de (re)découvrir cette salle mythique qui fut ouverte en février 1907 et qui, pour ses 100 ans, vient de se refaire une beauté !

Je ne sais pas vous, mais en tous cas, moi j’y serai.

Mr Vertigo