mar 28

la-premiere-etoile-afficheEn cette première semaine de printemps plutôt morose côté météo, je vous invite à mettre un peu de gaîté dans votre quotidien avec une comédie légère à déguster avec gourmandise. En effet, « La première étoile » contient tous les ingrédients savamment dosés pour vous faire passer une 1h30 de franche décontraction.

L’idée de départ est simple : une famille de banlieue parisienne dont le mari est d’origine Antillaise et les trois enfants sont noirs décide d’aller passer, pour la première fois, une semaine au ski sans en avoir les moyens financiers. En valsant sur des préjugés quelque peu racistes et en les tournant en dérision, Lucien Jean-Baptiste signe une première œuvre à la fois drôle et touchante.

la-premiere-etoile-lucien-jean-baptiste-cameraDéjà reconnu pour son talent de comédien à la télévision et au cinéma (on se souvient de sa prestation dans « 13 m² »),  et de doubleur (notamment pour la voix française de Will Smith) , Lucien Jean-Baptiste passe aujourd’hui derrière la caméra et s’offre, au passage, le rôle d’un père de famille irresponsable qui passe son temps à dilapider l’argent du ménage au PMU et à faire des promesses qu’il n’a jamais les moyens de tenir.

la-premiere-etoile-lugesEntouré d’un casting bourré de talent et étonnant de justesse, ce « clown » décide d’emmener sa petite famille au sport d’hiver sur un coup de tête et se laisse ainsi entraîner dans des situations à la fois drôles et touchantes sans jamais nous ennuyer. Résultat, quand le générique de fin arrive, on en redemanderait presque !

la-premiere-etoile-arbre-voitureDe plus, l’une des forces de ce film réside dans ses seconds rôles. Savoir proposer des personnages secondaires qui marquent les esprits au même titre que les personnages principaux pour donner de l’épaisseur aux situations n’est pas un défi simple à relever. Signe que ce cinéaste à un bel avenir. Le jury et le public du « Festival International de Comédie » de l’Alpe d’Huez ne s’y sont pas trompés en lui attribuant leur prix cette année.

la-premiere-etoile-anne-consigny-lucien-jean-baptisteEn effet, chaque personnage, du plus important au plus insignifiant, est croqué intelligemment et avec beaucoup de finesse. En incarnant une femme exaspérée par son mari, Anne Consigny rempli ainsi à merveille son rôle après des passages remarqués face à Mathieu Amalric dans le dernier film d’Arnaud Desplechin, « Un conte de Noël » ou encore dans « Le Scaphandre et le papillon ».

la-premiere-etoile-les-enfantsLes trois enfants, Yann, Ludovic et Manon, interprétés respectivement par Jimmy Woha Woha, Ludovic François et Loreyna Colombo sont également formidables avec un petit coup de cœur pour l’interprétation de « la montagne » de Jean Ferrat par Manon.

la-premiere-etoile-firmine-richard-2La grand-mère alias « Bonne Maman » est, quant a elle, interprétée par la pétillante Firmine Richard qui avait déjà marqué les esprits dans le film de Coline Serreau, « Romuald et Juliette ».

la-premiere-etoile-bernadette-lafont-michel-jonaszPour couronner le tout, la famille au complet loue un chalet à un couple de montagnards campé par une Bernadette Lafont et un Michel Jonasz très en formes. Edouard Montoute (qu’on a pu notamment voir dans la série des « Taxi ») est également irrésistible dans le rôle du copain contraint de prêter son bien le plus cher …  sa voiture (vous me direz des nouvelles des couleurs).

la-premiere-etoile-astrid-berges-frisbey-jimmy-woha-wohaEnfin, comment passer à côté d’Astrid Berges-Frisbey, cette jeune comédienne que l’on voit pour la seconde fois cette année après « Un barrage contre le pacifique » et qui, avec le personnage de Juliette vient enflammer le cœur de Yann, l’aîné de la famille. Elle mérite vraiment que le cinéma français s’intéresse à elle afin de lui offrir des rôles à la hauteur de son talent.

Vous l’aurez compris, « La première étoile » vous invite à passer un moment familiale très agréable. Alors, ne boudez pas votre plaisir, allez déguster cette comédie légère et gourmande comme une délicieuse pâtisserie.

Mr Vertigo

Bande annonce du film « La première étoile »

fév 27

la-salle-500-forum-des-images-halles-parisMercredi soir, Allociné invitait son « club des 300 » pour l’avant première du nouveau film de Zack Snyder. Ainsi, de nombreux ciné-bloggeurs étaient conviés à découvrir « Watchmen – Les Gardiens » dans la superbe « Salle 500 » du Forum des images à Paris. Je remercie au passage Alain Robert du blog « Les CinéTribulations » pour m’avoir permis d’intégrer ce « Club » Allociné qui, depuis presque un an, organise régulièrement ce type de soirées.  Mais venons-en au film et à l’œuvre littéraire dont il est inspiré.

watchmencharacters« Watchmen » est à l’origine ce que l’on a coutume d’appeler un roman graphique.  Plus qu’une simple bande dessinée de super-héros, l’œuvre d’Alan Moore (Scénario), Dave Gibbons (Dessins) et John Higgins (Couleurs) est en effet une véritable œuvre littéraire édité par DC Comics en 12 épisodes entre 1986 et 1987. A ce titre, Time magazine le classa parmi les 100 meilleurs romans publiés en langue anglaise depuis  1923. Pour ma part, moi qui n’ai pas une grande culture BD, je n’avais pas encore eu l’occasion de lire cette œuvre avant de voir le film. C’est donc en terrain vierge que j’ai appréhendé cette projection. Ainsi, si le film ne devait avoir qu’une seule vertu, c’est bien celle de m’avoir donné envie de lire les douze volumes liés dans le temps comme les douze chiffres d’une montre (Watch).

L’adaptation cinématographique de cette œuvre, à la structure complexe, fut déjà envisagée par quelques cinéastes de renom parmi lesquels, Terry Gilliam, auteur d’un culot remarquable. (On se souvient de son film avorté, « L’Homme qui tua Don Quichotte »). Du coup,  même si un cinéaste de cette trempe, à qui rien ne fait peur, n’a pu monter ce film, c’est qu’il y avait peut-être une raison !

Quoi qu’il en soit, Zack Snyder, fort de son succès avec « 300 » et fan inconditionnel des « Watchmen », n’a rien voulu entendre en plongeant tête baissée dans ce projet avec la bénédiction de ses producteurs.

malin-akerman-watchmenLe résultat, vous vous en doutez peut-être, n’est pas à la hauteur d’un grand film qui prétendrait frapper à la porte du Panthéon des films cultes. Première « fausse bonne » idée : avoir voulu concentrer tout le roman en un seul film pour éviter le dytique ou la trilogie et éviter ainsi de faire patienter le spectateur sur plusieurs sorties en salle. De ce fait, le réalisateur c’est octroyé 2h43 pour tout faire rentrer, quitte à jouer des coudes et à faire l’impasse sur des éléments qui aurait pu rendre le film plus compréhensible pour les néophytes comme moi. Deuxième « fausse bonne » idée : avoir voulu faire découvrir la genèse de chaque super-héros au cours du récit n’hésitant pas à jouer sur des flash-back parfois très maladroits. Sur la forme, la mise en scène de Zack Snyder n’a rien à proposer de neuf et en fait un film quelconque dans son traitement. Certes, le film est techniquement maitrisé mais les scènes s’enchainent comme une suite de vidéo clips intégrant une cascade d’effets spéciaux tous plus convenu les uns que les autres. Sur le moment, on a presque envie de revoir l’excellent premier opus de Matrix. De plus, ce sentiment de voir une suite de vidéo clips enchainés est accentué par une bande son qui propose trop souvent des chansons digne du Top 50.

doctor_manahattanCe manque d’originalité sur la forme et d’unité flagrant sur le fond agace au fur et à mesure que le film défile et empêche ainsi le spectateur de s’immerger dans cet univers complètement décalé de super-héros. Un univers parallèle à notre Histoire contemporaine dans lequel Richard Nixon est toujours président des États-Unis en 1986 et où un géant bleu se balade entre la Terre et Mars pour éteindre les conflits. Une mise en scène plus fine nous aurait sans doute permis de mieux adhérer à l’irréel du contexte. Pour l’anecdote, une réplique prononcée par Rorschach et censée être terrifiante (« Ce n’est pas moi qui suis enfermé avec vous mais vous qui êtes enfermé avec moi ») a fait rire toute la salle. Preuve que l’on pas su nous immerger dans cette perception parallèle de notre monde à l’image de la série culte « La Quatrième dimension ».

Peut-être que les inconditionnels de l’œuvre trouverons leur compte dans cette adaptation cinématographique. Permettez-moi d’en douter.
Quand à vous, les néophyte, à choisir entre payer une place de cinéma pour voir ce film (trop) long et s’offrir le roman graphique pour bouquiner bien au chaud chez vous, n’hésitez pas une seconde !

Quand à moi, vous savez peut-être déjà quelle va être ma lecture du week-end.

Mr Vertigo

fév 12

Au cœur de cet hiver qui ne cache pas son nom il n’est pas toujours évident de s’extirper de chez soi pour se lover dans les fauteuils de sa salle préférée. Ceci dit, cela ne m’a pas empêché de découvrir quelques œuvres cinématographiques toutes très différentes de part leur style et les histoires qu’elles racontent.

Burn After ReadingOn peut dire que l’année a démarré sur les chapeaux de roue avec la traditionnelle séance du 1er janvier en famille. En effet, ce fut le très drôle « Burn After Reading » qui nous a permis de sortir de notre coma d’ « après réveillon ».  Ce pur produit issu des cerveaux disjonctés des deux frères Coen n’est pas le chef d’œuvre d’une carrière déjà très riche mais une plutôt une petite fantaisie qui nous aura bien fait rire. En tout cas si vous n’avez toujours pas eu le temps de voir, sachez qu’il est encore visible dans quelques salles parisiennes, alors dépêchez-vous de rattraper cette lacune si vous trouver l’ambiance actuelle plutôt morose.

Che GuerrillaAutre pointure du cinéma américain, Steven Soderbergh et son dyptique « Che ». Je ne reviendrai pas sur le premier opus auquel j’ai déjà consacré deux notes que je vous invite à lire si ce n’est déjà fait. Quand au deuxième opus, j’avoue ne pas avoir encore trouvé le temps de le découvrir. Si vous l’avez déjà vu, n’hésitez pas à me laisser vos impressions dans les commentaires. Les deux opus sont toujours à l’affiche.

le-chant-des-marieesDu côté duc cinéma français, ce premier mois de l’année 2009 m’aura également donné l’occasion de découvrir le second long-métrage de la cinéaste Karin Albou qui s’intitule « Le chant des mariées ». Après « La Petite Jérusalem », ce nouveau film prouve une fois de plus que cet auteur sait poser sa caméra sur ses comédiennes et comédiens avec justesse et délicatesse permettant ainsi de rentrer dans l’intimité la plus absolue des personnages. Malheureusement, ces superbes effets de mise en scène et de mise en lumière, qui semblent donner à son œuvre récente toute sa singularité, ne suffisent pas à masquer certaines faiblesses de traitement liées à l’époque et au lieu de l’histoire. L’action se déroule pendant la seconde guerre mondiale, dans une Tunisie complexe où la population arabe, juive et Nazi s’entre-déchire à la veille de l’arrivée des Alliés. Malgré cette époque fortement datée par les évènements, si vous ne prêtez pas attention aux décors et postiches des acteurs, cette histoire semble parfois se dérouler de nos jours et dans un tout autre contexte politique. A mon sens, cette sensation d’anachronisme est tout d’abord due à une trop grande modernité dans le traitement de la mise en scène qui nous empêche quelque peu dans nous immerger dans l’ambiance de la seconde guerre mondiale. D’autre part, la comédienne Lizzie Brocheré donne à son personnage une modernité qui nous fait plus penser à une jeune femme d’aujourd’hui qu’à une adolescente des années 1942/1944. Hormis ces deux petits défauts de jeunesse, on se laisse très vite absorber par la beauté de la mise en scène et du récit. Karin Albou se présente ainsi comme l’une des cinéastes françaises les plus prometteuses. Il serait donc dommage de  passer à côté de cette œuvre naissante qui promet d’être de plus en plus intéressante de film en film. Pour le voir en salle, vous trouverez sans aucun doute quelques cinémas d’Art et d’Essai qui le propose dans la capitale.

barrage-contre-le-pacifiqueAutre continent, autre univers, autres ambiances de lumières, celles d’« Un barrage contre le Pacifique ». Je garde encore en mémoire le superbe film de Jean-Jacques Annaud qui avait su, en 1992, transcender magnifiquement l’œuvre de Marguerite Duras en adaptant « L’Amant ». Tellement bien que celle-ci renia l’adaptation en déclarant : « Rien ne m’attache au film, c’est un fantasme d’un nommé Annaud ». Preuve que le cinéaste avait su mettre sa touche personnelle au risque de froisser cette grande dame. Dix-sept ans plus tard, c’est un autre roman de cet auteur majeur de la littérature Française qui est adapté. Cette fois, la principale intéressée, nous ayant quitté en 1996, ne pourra malheureusement pas donnée son avis. Il faut savoir que l’ouvrage fut déjà adapté en 1958 par René Clément avec dans les rôles principaux, tenez vous bien, Silvana Mangano dans le rôle de Suzanne, Anthony Perkins dans le rôle de Joseph et Jo Van Fleet dans le rôle de la mère. Rien que ça ! (Il faut absolument que j’arrive à mettre la main sur cette version. Si quelqu’un l’a, qu’il me fasse signe dans les commentaires). Ainsi, sur le papier, on aurait pu s’attendre à un grand film. Malheureusement, cette nouvelle adaptation souffre principalement d’un manque d’ambition (ou d’inspiration) cinématographique de la part du réalisateur Cambodgien Rithy Panh qui fut notamment, en 1994, l’auteur du très beau film « Les Gens de la rizière ». En effet, « Un barrage contre le Pacifique » version 2009, s’apparente plus à une mise en image (fort bien réussie au demeurant) du roman qu’a une œuvre cinématographique dans laquelle le réalisateur s’exprime réellement. Côté distribution, Isabelle Huppert ne semble pas un mauvais choix dans le rôle de la mère. Pourtant, son jeu ne pousse pas suffisamment dans les excès ce personnage, parfois choquant, comme l’a voulu Marguerite Duras dans son roman. Là aussi, on regrette un manque d’inspiration chez cette grande actrice française.

ulliel-berges-frisbeyPar contre, ce qui vient sauver le film (et si vous devez le voir c’est pour eux) ce sont Gaspard Ulliel et  surtout Astrid Berges-Frisbey qui, respectivement, interprètent Joseph et Suzanne. Gaspard Ulliel confirme ici sa capacité à devenir un très grand acteur français destiné à incarner des personnages charismatiques. Quand à Astrid Berges-Frisbey, c’est mon vrai coup du cœur du film. Elle incarne à la perfection cette adolescente effarouchée que sa mère, avec la complicité de son frère, accepte quasiment de vendre à un homme fortuné pour pouvoir grader leur plantation. Du haut de ses 22 ans, il n’est pas forcement simple d’incarner une adolescente tout en restant parfaitement crédible. Et pourtant ça fonctionne à merveille dans un jeu d’actrice d’une grande justesse.  Ainsi, ce film semble faire le lien entre une génération d’actrices et d’acteurs incarnées par une Isabelle Huppert qui n’a plus rien à prouver et deux jeunes comédiens qui ont envi de mordre leur carrière de comédien à pleines dents en allant jusqu’au bout de leur rôle. Le film n’est malheureusement plus projeté dans la capitale mais  quelques salles de provinces et banlieue le projette encore.

Envoyés très spéciauxParfois le cinéma nous offre de beaux fous rires. C’est l’ambition qu’« Envoyés très spéciaux » s’était fixé et je dois dire que ce fut réussi. ce film me renvoi à mes souvenirs du couple Giraudeau-Blanc dans « Viens chez moi j’habite chez une copine » et Lanvin-Blanc dans « Marche à l’ombre ». Tous les ingrédients et les ressorts de la comédie sont là pour vous laisser aller durant 1h30 à une franche rigolade. De plus, le fond de l’histoire laisse à réfléchir sur le rôle des journalistes qui, au quotidien, nous abreuvent d’informations aux quatre coins du monde. Quel crédit objectif  faut-il donner à tel ou tel reportage à chaud ? On regrettera quelques invraisemblances qui peuvent parfois déranger. Mais dans une avalanche de gags, on se laisse souvent prendre par les astuces parfois peu crédibles des scénaristes pour se laisser porter par ces deux clowns que sont les deux Gérard : Lanvin et Jugnot.  Une bonne détente parfois méritée après une journée de boulot.

slumdog-millionnaireJe terminerai cette chronique par mon coup de cœur du mois qui s’intitule « Slumdog Millionnaire ». Déçu par son précédent film « Sunshine », je suis heureux de retrouver Danny Boyle au meilleur de sa forme. Le réalisateur de « La Plage », « Petits meurtres entre amis » ou encore « 28 jours plus tard » revient ici avec toute la fraicheur et le talent qu’on attend d’un cinéaste de sa trempe. L’histoire est originale et le traitement évite le côté « miséreux » du contexte pour donner une très belle étincelle de vie à cette population des bidonvilles faisant ainsi écho au film de Fernando Meirelles, « La Cité de Dieu ». On apprécie également le petit clin d’œil aux films de Bollywood, la plus grande industrie cinématographique du monde. Finalement c’est la même énergie qu’on retrouve dans ce film qui, par le bouche-à-oreille,  est en train de remporter un immense succès en France.  Alors si vous ne l’avez pas encore vu, allez-y. Vous n’aurez pas trop de mal à trouver une salle qui le projette.

Sur ce, jusqu’à la prochaine note, je vous souhaite de beaux voyages en cinéphilie et n’hésitez pas à parler de vos découvertes cinématographiques dans les commentaires.

Mr Vertigo

jan 08

clap-petit-cinephile-2009Tout d’abord, je vous souhaite très heureuse année 2009 en cinéphilie et ailleurs !
L’année s’annonce riche en évènements cinématographiques et j’espère que mes quelques regards subjectifs sur le 7ème Art vous permettrons de découvrir des œuvres et des univers qui vous transporteront.

Pour faire suite à ma note précédente, le jeu pour gagner le tee-shirt du Che offert par Warner est terminé.
La réponse à la question « Dans quelle ville et en quelle année Che Guevara et Fidel Castro se rencontrent-ils pour la première fois ?  » était : « En 1955 à Mexico ».
La première bonne réponse a été donnée par Virginie qui demeure dans la région du Nord-Pas-de-Calais. Merci à toi d’avoir souscrit à la Newsletter du Petit Cinéphile. Tu recevras ton tee-shirt très prochainement par voie postale.

J’ai pu enfin le visionner hier soir et je dirai tout d’abord que ce film est étonnant. Je ne m’attendais pas à un tel traitement cinématographique. Face à la couverture médiatique qu’un tel sujet engendre, je trouve le résultat vraiment gonflé et j’aime l’idée de pouvoir être encore bousculé par un film qui s’affiche pourtant comme étant « Grand public ». Il y a fort à parier que le premier opus de ce diptyque  en déstabilisera plus d’un.

chebritishposterLe film s’ouvre sur la scène de la rencontre entre Gevara et Castro à Mexico et prend toute de suite un rythme inattendu dans lequel s’installe petit à petit le portrait de ce personnage hors norme qui répond au nom du « Che ». De sauts dans le temps en ellipses, le montage casse les codes de la naration classique pour nous révéler l’histoire par petites touches. Rupture de sons dans des scènes d’actions pour laisser place au discours de Gevara, utilisation de la couleur pour le présent et noir et blanc pour les périodes futures. Tout est là pour déstabiliser le spectateur et le mettre parfois mal l’aise face aux contradictions qui motive cette « Révolution » menée par une poignée d’hommes au départ. Car le sujet du film est là :  Prendre conscience que cet homme, qui reste encore aujourd’hui une icône de la contestation et de la révolution, n’a cessé de lutter avec ses contradictions. Contradictions physiques, contradictions morales. Ainsi, même si on entre difficilement dans ce film, on en ressort heureux d’avoir été mis en contact avec l’intimité du mythe qu’a incarné cet homme.

A voir absolument sans idées préconçues. Laissez-vous embarquer dans la folle destinée de ce personnage.
N’hésitez pas à me faire part de vos impressions dans les commentaires.

@trèsvite pour d’autres émotions cinématographiques…
Mr Vertigo

déc 15

Che l'Argentin, un file de Steven Soderbergh Sachez que l’année cinématographique 2009 commencera sur les chapeaux de roues avec, le 7 Janvier, la sortie du premier volet du film fleuve de Steven Soderbergh consacré à Ernesto Guevara dit le « Che ».  Le deuxième volet sortira en salle le 28 Janvier 2009.

Un fois de plus, le cru du dernier festival de Cannes résonne encore plusieurs mois plus tard. Cela prouve que ce festival, en sachant catalyser les plus grands talents du 7ème art, demeure le plus important de la planète cinéphile.

Berceau des talents de demain et lieu de consécration pour des génies au sommet de leur Art, Cannes écrit, année après années de belles pages de l’Histoire du Cinéma.

Steven Soderbergh en sait quelque chose, lui qui est né cinématographiquement en 1989 en recevant à Cannes la Palme d’Or pour « Sexe, mensonges et vidéo » et qui revient régulièrement sur la croisette pour nous surprendre en se renouvelant sans cesse. Maniant parfaitement à la fois les blockbusters avec la série des « Ocean ’s » et des films plus méconnus comme « Bubble » récemment, ce cinéaste ne fait décidément rien comme les autres. Surdoué du 7ème Art, il s’amuse, de film en film, à explorer tous genres cinématographiques avec passion et parfois déraison.

Je n’aurai malheureusement pas l’occasion de visionner les deux volets du « Che » avant leur sortie en salle mais d’après le dossier de presse on peut s’attendre à s’en prendre pleins les mirettes ! D’autant plus qu’il ne s’agit pas, dans le cas présent, de prendre position politiquement mais de décoder tout le mécanisme qui a poussé ce personnage emblématique à avoir cette destinée mystifiée encore aujourd’hui.

A propos du film, Steven Soderbergh le dit d’ailleurs très bien :

Benicio Del Toro (Le Che) & Steven Soderbergh sur le tournage du film« J’ai eu envie de consacrer un film (ou deux) au Che, non seulement parce que sa vie a des allures de roman d’aventures, mais parce que je suis fasciné par les défis techniques qu’entrainent la mise en application d’une vision politique de grande envergure. J’avais envie d’illustrer en détail les efforts psychiques et physiques que nécessitèrent ces deux campagnes ; de montrer le processus par lequel un homme doté d’une volonté indomptable va découvrir sa capacité à inspirer et mener d’autres hommes.
Le Che ne l’aurait sans doute jamais admis, mais le style compte. Il compte assurément dans un film, et il est un élément crucial dans la compréhension de ces deux films.
»

C’est donc avec impatience qu’on attend ce choc cinématographique qui marquera sans aucun doute ce début d’année 2009.

tee-shirt-che-warnerEn attendant, avec le concours de Warner, je vous propose de gagner l’un des trois  T-shirts du film « Che » !

Pour cela, il vous suffit de vous inscrire à la  Newsletter du Petit Cinéphile nouvellement mise en place. Cette Newsletter vous permettra de recevoir par email les prochaines notes au moment où elles seront publiées.

La question pour gagner le T-shirt sera incluse dans l’email de confirmation de votre inscription à la Newsletter jusqu’au 7 janvier 2009, date de la sortie du film. Vous pourrez-y répondre par retour d’email. Le premier d’entre vous qui répondra correctement avant le 7 janvier 2009 minui,  gagnera le T-shirt mis en jeu. Le 8 janvier 2009, une note sera publiée avec la réponse à la question et le gagnant recevra son T-shirt.

Pour vous inscrire à la Newsletter, rendez-vous dans la barre à droite de cette page, section « Gardez le contact ».

Bonne chance,
Mr Vertigo

Bande annonce du film « Che l’Argentin »  de Steven Soderbergh

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Warner Bros. Pictures France 2008

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oct 30

En cet automne 2008, alors que le changement d’heure fait tomber la nuit bien trop tôt, Le Petit Cinéphile vous propose de vous faire suivre l’actualité des cinémas d’Art & Essai. La liste de ces salles est longue mais si vous aimez  Le Max Linder ,  Le cinéma du Panthéon ,  La Filmothèque du Quartier Latin ,  Le Racine Odéon ,  Le Reflet Médicis  ,  Le Champo ,  L’Arlequin ,  Les cinémas Publics  ou encore  Le Balzac , alors vous aimerez ce qui suit. Pour les non-parisiens, je suis certain que dans les salles de votre région ou dans votre salon, vous trouverez le moyen de visionner les œuvres programmées dans ces salles.

Cette semaine, Je vous invite à faire un tour du côté de la rue Champollion, dans le 5ème arrondissement de Paris pour (re)découvrir un film rare. « De l’influence des rayons gamma sur le comportement des marguerites » est l’un des six films réalisé par Paul Newman et peut-être le plus méconnu d’entre eux.

Plus (re)connu en tant qu’acteur que metteur en scène, ce monstre sacré du cinéma avait pourtant son propre univers, savait véhiculer sa propre vision de la vie à travers les rôles qu’il interprétait. Il aimait toujours donner un petit supplément d’âme à ses personnages pour leur insuffler toute la substance nécessaire afin de les rendre inoubliables. Cette vision de la vie, du monde qui l’entourait, il a également voulu la véhiculer tout au long de sa carrière en tant qu’auteur.

Son premier passage derrière la caméra date de 1968 avec « Rachel, Rachel ». Un film dans lequel il dirigeait sa femme Joanne Woodward et qui obtiendra quatre nominations aux Oscars dont celui du meilleur réalisateur et de la meilleure actrice en 1969.

Quatre ans plus tard, après cette première expérience, et après avoir signé « Le Clan des irréductibles », un film qu’il reniera plus tard,  l’acteur repasse derrière la caméra. Cette fois, Il retrouve dans l’œil de sa caméra Joanne Woodward. En admiration devant le travail de celle-ci, il lui offre à nouveau le rôle principal et signe donc « De l’influence des rayons gamma sur le comportement des marguerites », un film adapté de la première pièce de Paul Zindel.

Lors du tournage il alla même jusqu’a déclarer :

« J’ai acheté ce texte parce que je pensais que c’était un rôle impossible à jouer pour ma femme… Mais à chaque fois que je la mets devant une caméra, elle me prouve entièrement le contraire ».

Ainsi, cette admiration sans faille lui permet de signer un superbe portrait de femme. Un rôle par ailleurs récompensé lors du 26ème Festival de Cannes par le Prix d’interprétation féminine.

Remarquable comédienne dans l’oeil de Paul Newman, Joanne Woodward sera également à l’affiche de trois autres films de l’acteur/réalisateur : « The Shadow Box », réalisé en 1980 pour la télévision, « L’Affrontement » en 1983 et « La Ménagerie de verre » en 1987. Ainsi, « De l’influence des rayons gamma sur le comportement des marguerites » est une très belle façon de pénétrer dans l’œuvre de Paul Newman, auteur de films.

Projeté depuis quelques semaines dans la « salle Rouge » de La Filmothèque du Quartier Latin, profitez de ce moment rare de cinéma et venant rendre hommage à cette figure du 7ème art qui nous à quitté le 26 septembre dernier.

Mr Vertigo

oct 20

Mensonges d\'étatLa sortie d’un film de Ridley Scott reste toujours un évènement en soi. Lorsque celui-ci réunit deux acteurs qui sont au sommet de leur carrière, cela devient explosif, voir jubilatoire !
Ainsi, le trio Ridley Scott / Leonardo DiCaprio / Russell Crowe est une affiche qui a franchement de la gueule. Le sujet est plus qu’excitant et connaissant la filmographie du cinéaste, on ne peut qu’en espérer une maitrise parfaite.
Il faut dire que le film d’espionnage est un genre à part entière et que l’Histoire du cinéma regorge de chefs d’œuvre. Les plus grands cinéastes américains ont laissé des œuvres remarquables. Parmi eux, on retiendra Alfred Hitchcock, Fritz Lang, Carol Reed, Francis Ford Coppola, Sydney pollack, Steven Spielberg ainsi que le « petit frère », Tony Scott, qui signa « Spy Games » en 2001. Côté français, Costa-Gavras, Yves Boisset ou encore Eric Rochant se sont également livrés à l’exercice. Enfin, n’oublions pas de citer le superbe film allemand de Florian Henckel von Donnersmarck, « La vie des autres » qui marque à sa façon l’histoire de ce genre cinématographique.
Bref, que ce soit de la pure fiction comme dans la série des James Bond ou des histoires inspirées de la réalité pour « Mensonges d’Etat » (« Body Lies » en anglais), ce genre reste une valeur sure qui se renouvèle en permanence au rythme de l’évolution de la géopolitique mondiale.

Leonardo DiCaprio et Russell Crowe dans Mensonges d\'EtatQuelques jours donc après la sortie de « Quantum Of Solace », le nouveau 007, le réalisateur d’Alien et de Blade Runner prend le pari de nous plonger dans une histoire qui se raccroche à un récit bien plus réaliste. En effet, « Mensonges d’Etat » est adapté du roman du journaliste du Washington Post David Ignatius, publié en 2007 et salué pour sa description des méthodes des services d’espionnage américains. C.I.A, Guerre d’Irak, terrorisme Moyen oriental,… Tous les ingrédients sont là pour nous plonger dans l’actualité la plus chaude de façon spectaculaire.

Rendez-vous donc le 5 novembre prochain dans vos salles pour découvrir sur écran géant un nouveau chapitre de l’histoire du film d’espionnage « Made in USA ». Et pour vous faire patienter, le Petit Cinéphile, en collaboration avec Warner Bros., vous propose de gagner dès à présent un Tee-shirt à l’effigie du film « Mensonges d’Etat ».

Pour cela, rien de plus simple, il vous suffit de répondre dans les commentaires à la question suivante :
Dans quel film, Leonardo DiCaprio et Russell Crowe ont-ils déjà joué ensemble ?

Le plus rapide d’entre vous gagnera le T-shirt.
Alors, à vos claviers …

Mr Vertigo

Bande annonce du film Mensonges d’Etat de Ridley Scott
© 2008 Warner Bros. Ent. Tous Droits Réservés
DISTRIBUE PAR WARNER BROS. PICTURES FRANCE

nov 02

Fait incroyable de l’Histoire, soixante dix ans tout juste sépare le braquage de la Société générale de la rue Ordener à Paris le 21 décembre 1911 et celui de la BNP de la rue du Docteur-Blanche à Paris également le 29 septembre 1981. Au centre de ces deux braquages, sans aucun doutes les deux gangs les plus célèbres de l’Histoire de France : « la bande à Bonnot » et « le gang des Postiches ».

En 1911, « la Bande à Bonnot » fut le premier gang français à utiliser une voiture pour commettre un braquage prenant ainsi de cours les forces de l’ordre. De 1981 à 1986, « le gang des Postiches » fut alors peut-être le dernier gang français à utiliser un mode opératoire suffisamment sophistiqué pour déstabiliser une police inefficace laissant ainsi place aux fantasmes les plus fous.

Un peu plus d’un an après « Les Brigades du Tigre », l’Histoire du grand banditisme français revient sur nos écrans avec « Le dernier Gang ». Dans un contexte historique très différent, ce nouveau film raconte finalement la même histoire : Grandeur et décadence d’un gang face à des forces de l’ordre dépassées par les évènements.

Le dernier gangA observer le gang d’André Bellaïche (devenu Simon Tolédano à l’écran), rien ne semble avoir fondamentalement changé dans la façon de procéder. La voiture reste toujours le moyen le plus efficace de s’échapper, la rapidité des actes est la clé du succès des opérations et la cohésion du groupe se trouve être l’ingrédient indispensable pour déstabiliser durablement la police. De plus, Vincent Elbaz incarne à merveille le « romantique bandit surdoué » qui fascine la gente féminine, ce qui est d’ailleurs un point commun à toutes les histoires de gangsters quelque soit l’époque.

Après Jérôme Cornuau, c’est donc Ariel Zeitoun qui s’y colle pour faire revivre la grande tradition du film de gangsters version française. Il faut dire, que l’histoire librement inspirée des faits réels, raconté par André Bellaïche lui-même ainsi que par d’autres protagonistes impliqués dans cette épopée, contient l’ensemble des codes nécessaires pour un excellent film de genre. Il aurait été donc impensable de rater une telle occasion même si, en la matière, la frontière entre un bon et un mauvais film est souvent fragile.

Plus inspiré comme producteur, le réalisateur de « Souvenirs, souvenirs » et du « Nombril du monde » avait donc un sacré défi à relever. Disons qu’a la hauteur de son talent, il a su faire un film honnête sans génie particulier. « Le dernier Gang » colle parfaitement aux différentes époques traitées. Il nous transporte avec brio des années 60 aux années 80, nous offrant ainsi une totale immersion dans l’histoire de ce gang. Après plus de deux heures de film on en redemanderait presque !

Enfin, comment ne pas penser à « Romanzo criminale » dont l’histoire n’est finalement pas si éloignée ? Bien qu’il s’agisse de pays et de contextes historiques et politiques différents, ces deux films nous emmènent tous deux au cœur d’un gang. Ils offrent ainsi de nombreuses similitudes tant dans la structure générale que dans le traitement de certaines scènes. Il est donc fort à parier qu’Ariel Zeitoun ait eu en tête le film italien, devenu depuis un classique genre, en écrivant et tournant « Le dernier Gang ».

Ainsi, en attendant « L’ennemi public N°1 » qui sortira en octobre 2008 et dans lequel Vincent Cassel incarnera Jacques Mesrine, faite-vous plaisir, replongez vous dans notre histoire nationale récente en dégustant le cru 2007 du film de gangsters version française. Un moment de cinéma à apprécier à sa juste valeur !

Mr Vertigo

Petit bonus à voir avant ou après la projection, au choix :
http://www.dailymotion.com/video/x37n7m_membre-du-gang-des-postiches-andre

oct 29

La force d’un film est souvent à la mesure du talent de son auteur et non de l’histoire qu’il raconte. C’est en assistant à la projection de « Paranoid Park » ce week-end que cette réflexion m’a sauté aux yeux.

Paranoid ParkLes faits relatés dans ce nouvel opus de l’œuvre de Gus Van Sant sont certes tragiques mais ne suffisent pas forcément à en faire une œuvre forte. Le traitement des images, la structure du récit, le choix de la musique et de la bande son en général ainsi que le choix des interprètes sont autant d’éléments de mise en scène qui permettent au cinéaste d’exprimer une idée, des sensations pour servir une histoire. Pour ce film, tous les choix sont à la fois bons et audacieux. Ils permettent une fois de plus de bousculer le panorama cinématographique et ouvrent de nouvelles voix à l’expression cinématographique.

Au delà de la forme, le fond du sujet nous plonge dans l’univers désenchanté de l’adolescence « made in USA ». Nous sommes alors loin du rêve américain. Il est vrai qu’en adaptant le roman de Blake Nelson, qui se déroule à Portland, Gus Van Sant n’a effectivement pas choisi de nous faire rêver. En sublimant le processus de réflexion d’un gamin qui plonge dans un repli sur soit saisissant face à ses choix, en démontant le mécanisme de ses pensées qui le pousse à agir face à l’impensable et à la culpabilité, le cinéaste nous bouscule, nous dérange et nous met mal à l’aise pour finalement nous transporter et nous éblouir dans un monde cotonneux ou tout se joue sur les non-dits.

Du haut de ses 55 ans, jamais un cinéaste n’a su porter un regard aussi juste sur la jeunesse d’aujourd’hui dans une Amérique sans idéal. La marque, sans aucun doute, d’un très grand cinéaste. Mais fallait-il encore en douter ?

Mr Vertigo

juin 29

M Butterfly David CronenbergA l’occasion de la publication de « Culture populaire, fantasmes public et privé : féminité et fétichisme dans M. Butterfly de David Cronenberg » aux éditions La Dispute, Le cinéma « Le Champo » vous propose ce soir à 20h30 une projection du film concerné suivit d’un débat avec Teresa de Lauretis, l’auteur de l’ouvrage, Marie-Hélène Bourcier et Pascale Molinier.

Une bien belle occasion de (re)découvrir sous un angle particulier ce film parfois méconnu de l’auteur de « Scanners », « Faux-semblants », « La mouche », ou encore « eXistenZ » et « A History of Violence ».

Alors profitez-en !